Cette semaine, le journal L’équipe a pu consulter le rapport complet de l’enquête interne effectuée par la Fédération Française de Rugby au sujet de la disparition du jeune Medhi Narjissi, en Afrique du Sud.
Ce rapport de 12 pages révèle des informations importantes.
Selon ce rapport, la responsabilité du staff serait clairement engagée.
Voici ce qui est mentionné :
« La décision d’organiser une séance de récupération dans l’eau sur la plage de Dias Beach a été prise sans prendre en compte la dangerosité du site, peut-on lire. Les panneaux d’avertissement n’auraient pas été pris en compte, ce qui apparaît particulièrement critiquable. »
Contactés par L’équipe, le président de la FFR, Florian Grill a refusé de s’exprimer, tout comme les membres du staff de l’équipe de France U18.
Par ailleurs, le rapport indique que la décision d’amener les jeunes joueurs à Dias Beach aurait été prise lors d’une réunion collégiale, le 6 août.
Dans son entretien, le préparateur physique Robin Ladauge parle d’une décision « prise la veille pendant la réunion staff par l’ensemble des personnes présentes ».
Mais le manager de l’équipe de France U18, Stéphane Cambos ne tient absolument pas le même discours.
Ce-dernier affirme que c’est Robin Ladauge qui a proposé d’amener les jeunes joueurs à Dias Beach pour une séance de récupération.
De son côté, Stéphane Cambos aurait jugé cette sortie beaucoup trop risquée et aurait mis son veto, en vain.
Le rapport explique que Stéphane Cambos aurait exprimé son inquiétude à Robin Ladauge a plusieurs reprises dans la journée du 7 août.
Voici ce que dit le rapport :
« D’autres témoignages recueillis au sein du staff tendent à corroborer le fait que Robin Ladauge aurait effectivement été à l’origine de la proposition d’effectuer la séance de bain froid à Cape Point, mais aucun ne fait état, en revanche, de réserves manifestées par Stéphane Cambos. »
Robin Laudauge aurait déclaré ne jamais avoir vu le moindre panneau prévenant d’une plage dangereuse.
Une fois sur la plage, c’est lui qui délimite la zone où les jeunes joueurs sont autorisés à se baigner. Il affirme que les vagues étaient environ de deux mètres de haut.
Deux joueurs ont expliqué, sous couvert d’anonymat, que les vagues étaient hautes de quatre mètres.
De son côté, le service météorologique évoque des vagues pouvant aller jusqu’à quatre mètres de haut.
Au début de la séance, Robin Ladauge, en tenue de plongée et équipé d’une bouée « Rescue » munie d’un filin de 20 m, est le seul membre de l’encadrement dans l’eau. Plus tard, l’analyste vidéo Axel Dupont sera positionné à hauteur de Ladauge « de façon que les joueurs se trouvent toujours entre eux et la plage ».
Des joueurs affirment que le courant était fort et qu’il les tirait vers le large.
D’autres affirment ne pas avoir ressenti le danger.
Certains joueurs ont été isolés à plusieurs dizaine de mètres de la zone balisée.
Le rapport indique que plusieurs éléments donnent « une impression globale d’improvisation ».
Un joueur indique avoir été « obligé de faire de petits sauts pour garder la tête hors de l’eau », un autre évoque le ressac « qui amenait vers le large. »
C’est au moment où les joueurs sortaient de l’eau que Medhi Narjissi a été emporté. Selon le rapport, il est déjà à une quarantaine de mètres sans que personne ne l’ait vu en train de se faire déporter, ni entendu.
Le jeune Oscar Boutez a pris l’initiative d’aller sauver son coéquipier, en vain.
Les membres du staff ont expliqué avoir renoncé à plonger pour sauver leur joueur car les courants étaient beaucoup trop forts.
Quelques instants plus tard, Medhi Narjissi était perdu de vue.
C’est seulement à ce moment que le staff prévient les secours.