Dans un documentaire sorti un an après la victoire des Springboks en Coupe du monde de rugby, on découvre que leur coach Rassie Erasmus les a vertement secoués quelques jours avant leur quart de finale contre la France. Une causerie musclée qui a porté ses fruits.
Une grosse claque qui a payé. Un an après le titre décroché à Paris par les Springboks lors de la Coupe du monde de rugby en France, les secrets de leur épopée commencent à se révéler. Dans un documentaire baptisé Chasing The Sun 2, sorte de Les Yeux dans les Bleus version rugby sud-africain, on découvre ainsi que les désormais doubles champions du monde se sont fait sermonner comme des enfants au lendemain de leur défaite face à l’Irlande (8-13) en phase de groupe.
“Pas assez de ‘putain on a déconné'”
L’auteur de ce remontage de bretelles en règle: Rassie Erasmus, l’incontournable gourou des Springboks. Une soufflante savamment calculée par le maître à jouer de la sélection, pour secouer les puces de tenants du titre qu’il jugeait trop suffisants.
“Il n’y avait pas assez de souffrance sur leurs visages, explique-t-il dans un extrait publié par World Rugby sur X (anciennement Twitter). Il n’y avait pas assez de regrets sur leurs visages. Il n’y avait pas assez de ‘putain, on a déconné’ sur leurs visages”.
Après cette défaite qui les condamne quasiment certainement à la 2e place du groupe, et à un choc en quarts de finale contre les Bleus au Stade de France, Rassie Erasmus réunit donc ses ouailles pour une franche discussion.
“La semaine prochaine, on peut être dans l’avion. Nous tous”, lance-t-il en ouverture de cette causerie musclée.
Et les noms d’oiseaux se mettent alors à fuser. “Vous n’êtes pas des putains de clowns. Vous êtes des adultes, avec des enfants. Avec une mère qui s’inquiète pour vous, un père qui est fier de vous, un jeune qui vous admire. Il doit voir que vous êtes fiers de jouer pour les Springboks. Putain! On peut être les numéros un mondiaux! Qu’est ce que vous foutez? Est-ce que vous êtes devenus plus grands que le jeu? Je vous préviens, Siya Kolisi n’est pas ce qu’il y a de plus grand en Afrique du Sud. L’Afrique du Sud est ce qu’il y a de plus grand en Afrique du Sud”, poursuit-il, le regard noir.
“Vous ne mourrez jamais pour votre pays”
A ses yeux, le mal de ses Springboks est profond, et le danger d’une élimination prématurée bien réel. Alors aux grands mots les grands remèdes, Rassie Erasmus choisit d’aller titiller leur amour propre.
“Je ne vous dis pas ça parce qu’on a perdu. C’est parce que ça couvait depuis un certain temps et que ça a fini par m’énerver. Toutes vos belles chansons que vous chantez. Toutes ces chansons en afrikaans, en anglais, en xhosa… Vous les chantez, mais vous faites semblant. Vous prétendez être prêts à mourir pour votre pays, mais vous ne mourrez jamais pour votre pays. Jamais.”
La suite, tous les amateurs de rugby français la connaissent malheureusement. L’Afrique du Sud va retrouver son jeu, et s’imposer d’un point face à la France en quarts de finale, puis sur le même écart en demie et en finale pour aller conquérir son deuxième titre consécutif, le quatrième de son histoire après 1995, 2007 et 2019. Et les Bleus n’auront que leurs yeux pour pleurer, hantés par le souvenir du geste limite d’Eben Etzebeth ou de la transformation de Thomas Ramos contrée par Cheslin Kolbe.
"Siya Kolisi is not the biggest thing in South Africa." 👀
Watch Rassie's reaction after South Africa lost to Ireland at #RWC2023 in #ChasingTheSun2, free on RugbyPass TV 📺 pic.twitter.com/qsQYoR1YBI
— World Rugby (@WorldRugby) September 17, 2024
Via RMC Sport