C’est acté : le carton rouge de 20 minutes va faire son apparition lors de la Tournée d’automne.
Dès la saison prochaine, il sera adopté en Top 14 et en Champions Cup.
Les arbitres auront ainsi le droit de donner un carton rouge de 20 minutes ou bien un carton rouge définitif, en fonction de l’origine de la faute.
Pourtant, la Ligue Nationale de Rugby et la Fédération Française de Rugby sont formellement contre cette nouvelle règle.
Abdelatif Benazzi, vice-président de la FFR et candidat à la prochaine élection à la présidence de World Rugby, la 14 novembre, ne manque pas de donner son avis sur le sujet via L’équipe. Extrait:
« Cette proposition n’est qu’une expérimentation. Elle est loin d’être adoptée. Surtout, elle est voulue par les Néo-Zélandais. Depuis la finale de Coupe du monde 2023 perdue face à l’Afrique du Sud (11-12, carton rouge contre Sam Cane à la 29e minute), ils sont amers. Pour autant, nous leur avons démontré, statistiques à l’appui récoltées sur quatre ans, que 44 % des équipes réduites à quatorze remportent leur match. Nous avons soumis des arguments et j’espère qu’ils seront entendus. »
Il l’affirme haut et fort : la France fera tout pour que cette nouvelle règle ne soit pas définitivement adoptée. Extrait:
« Nous ferons tout pour que cette règle ne passe pas. L’Irlande et l’Italie sont avec nous. Il y aura un vote, avec 52 voix, mais si jamais elle passe, nous serons obligés de l’appliquer au niveau professionnel. En revanche, il n’y aura pas d’obligation au niveau amateur. »
L’ancien arbitre international Français Mathieu Raynal peste également contre cette nouvelle règle. Extrait:
« Nous pensons qu’amoindrir le pouvoir de sanction face à un jeu déloyal peut être contre-productif pour le développement du rugby. Nous pensons qu’il est plus lisible de laisser le carton rouge tel qu’il est. L’exclusion définitive à la suite d’un carton rouge pour sanctionner un joueur sur un jeu déloyal est un marqueur fort de ce que notre sport n’accepte pas pour protéger ceux qui le pratiquent. Nous souhaitons conserver cela. »
Même son de cloche pour l’arbitre Philippe Bonhoure. Extrait:
« Il faut aller dans le sens de la simplification plutôt que la complexification. Soyons fermes sur les actes dangereux, les actes violents intentionnels. Il faut les sanctionner sévèrement plutôt que de chercher des circonstances atténuantes. »
Affaire à suivre…