Sauveur des Bleus lors du dernier match du Tournoi des VI Nations face à l’Angleterre, le Toulousain Thomas Ramos s’apprête à retrouver le quinze de France pour préparer la tournée d’Automne face au Japon (9 novembre), la Nouvelle-Zélande (16 novembre) et l’Argentine (22 novembre).
Interrogé via RMC Sport, il évoque les mois à venir et revient sur le débat actuel qui le place à l’ouverture pour la tournée, lui l’habituel arrière.
A lire ci-dessous :
Le rassemblement à Marcoussis est prévu ce week-end. En l’absence de Romain Ntamack, votre nom revient pour évoluer à l’ouverture. Est-ce que ça vous fait réfléchir?
Ça me fait réfléchir, non. Personnellement, non. Un, je n’y suis pas encore. Deux, j’ai un dernier match à jouer avec le Stade Toulousain (face à Toulon avant d’être potentiellement à Marcoussis. Donc non, pour le moment, je ne me projette pas du tout sur ce qui va arriver. Je suis concentré sur mon dernier match avec le Stade. Et après, on verra ce qu’il en est. Aujourd’hui, ce que je sais, c’est que mon poste est numéro 15, que je prends beaucoup de plaisir à ce poste-là. Et que mon objectif a toujours été d’essayer d’être titulaire à l’arrière en équipe de France.
On aimerait s’installer à ce poste?
Oui, bien sûr. C’est un poste où il y a eu pas mal de changements sur les cinq dernières années. Avec peut-être quatre ou cinq joueurs qui y sont passés. J’ai la chance depuis l’année avant la Coupe du Monde de pouvoir être titulaire à ce poste-là. Donc bien évidemment que j’ai envie de continuer à y être.
C’est difficile de placer le curseur entre l’envie personnelle et les besoins de l’équipe?
Oui, c’est exactement ce qui s’est passé au Tournoi des VI Nations. Romain (Ntamack) était blessé, Matthieu (Jalibert) s’est blessé ensuite, donc Fabien (Galthié) et Patrick (Arlettaz) m’ont juste demandé si pour le besoin de l’équipe à ce moment-là, je me sentais de jouer dix. Et de dépanner à ce poste-là. C’est pour ça qu’on m’a vu à l’ouverture sur les deux derniers matchs du Tournoi. Parce que je leur avais dit que je me le sentais. Mais comme je le répète, si Matthieu ne se blesse pas, il aurait terminé le tournoi à l’ouverture et moi à l’arrière. Donc c’était comme le mot le dit, un dépannage.
Le problème c’est que vous gagnez ces deux matchs à ce poste-là…
Après, sur la fin du Tournoi, on a eu un meilleur état d’esprit au niveau collectif. L’envie de vouloir faire mal à l’adversaire qu’on n’avait pas eu en début de compétition. Certainement aussi, il faut le dire, un paquet d’avants plus conquérant. Donc quand tu joues à la charnière avec des avants qui avancent ou une équipe qui avance, c’est toujours plus simple que de jouer avec une équipe qui recule. Et ça, je pense que toutes les charnières pourront le dire. Mais je ne suis pas parti de ces deux matchs-là en me disant que j’avais envie de m’installer au poste de numéro dix en équipe de France, loin de là. Mais la seule chose que je peux dire vraiment, c’est que dans ma tête je suis numéro quinze. Et on le voit même ici à Toulouse, je joue bien plus souvent en quinze qu’à l’ouverture. Ça m’arrive de jouer à l’ouverture lorsqu’il manque les habitués du poste.
Peut-on affirmer que vous êtes devenu un cadre chez les Bleus?
Je ne sais pas. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je me sens forcément un peu plus à l’aise. Et c’est toujours plus simple de prendre la parole lorsque tu es titulaire. Quand tu es remplaçant, ou quand tu es 24e, ou quand tu es moins intégré dans le groupe, c’est forcément plus dur de prendre la parole. Là, notamment sur le dernier Tournoi, d’être amené à jouer dix m’a aussi apporté de la confiance dans le fait de vouloir donner un peu plus mon avis et participer un peu plus aux échanges. Après, quand il faut dire quelque chose, je sais que je suis capable de le dire.
Quand il faut rester à sa place, je sais aussi rester à ma place. Je pense qu’aujourd’hui, quand tu es international, pour beaucoup, ce sont des joueurs qui sont “cadres” ou “leaders” dans leur club. Donc forcément, beaucoup de joueurs peuvent se retrouver “cadres” ou “leaders” dans un groupe France. Après, peut-être que je suis devenu un peu plus leader de jeu, c’est peut-être une évidence en enchaînant les matchs et en ayant des responsabilités. Mais après, je sais aussi quels rôles ont les capitaines potentiels dans l’équipe. Donc, il faut savoir aussi rester derrière ces joueurs-là, ceux qui sont installés depuis bien plus longtemps que moi. Je pense que je sais à quel moment je peux prendre la parole et à quel moment il faut la laisser aux autres.