Fabien Galthié et Jean-Marc Lhermet ont présenté ce mardi face à la presse les détails de la charte mise en place au sein du XV de France pour éviter des incidents similaires à ceux de la tournée estivale du XV de France.
Plus jamais ça. Après la polémique raciste autour de Melvyn Jaminet et les accusations de viol contre Oscar Jégou et Hugo Auradou, la Fédération française de rugby a mis en place une charte pour réguler le comportement des joueurs et joueuses de toutes les sélections. En marge du rassemblement des 42 internationaux pour les test-matchs de l’automne, Jean-Marc Lhermet s’est montré assez clair sur les ambitions de ce nouveau cadre.
“Il y a eu plusieurs étapes, d’abord la rédaction de ce plan général et ce plan de performance renforcée comme on l’a appelé et qui concerne l’ensemble du rugby français. C’est une charte qui vaut pour toutes les équipes de France. À partir du moment où un joueur ou une joueuse enfile le maillot de l’équipe de France, il doit signer cette charte. C’est une charte d’engagement”, a estimé ce mardi le vice-président de la FFR en charge du haut niveau.
“Et puis après il y a une troisième étape qui est une déclinaison de ce plan de performance renforcée en fonction de chaque équipe et pour chaque rassemblement. On ne va pas demander la même chose aux joueurs du XV masculin qu’à l’équipe de 7 Développement, chez les garçons ou chez les filles. Et aussi, en fonction des rassemblements. Lundi on a eu un échange avec les joueurs pour essayer de cadrer ce rassemblement vis-à-vis de cette nouvelle organisation.”
“Une évolution logique et cohérente”
D’un point de vue purement sportif, Fabien Galthié a rappelé que cette charte devait permettre au XV de France de franchir un nouveau palier dans la performance pour se rapprocher du top niveau.
“Oui c’est une évolution logique et cohérente par rapport à ce qu’il s’est passé“, a jugé le sélectionneur des Bleus en conférence de presse. “C’est un bien pour nous.”
Et le technicien tricolore de préciser sur la réception de la charte par son groupe: “La semaine dernière lorsqu’on a fait la sélection des 42, il y a eu un rapide questionnaire et une réponse des joueurs par oui ou par non. Tout le monde a dit oui. C’était assez simple me concernant.”
Fini l’alcool à Marcoussis et dans les vestiaires
Fabien Galthié avait estimé récemment dans une interview que 33% des joueurs professionnels avaient un problème avec l’alcool. Dans le cas de Melvyn Jaminet et dans l’affaire Jégou-Auradou, la boisson a constitué un élément central des affaires. Mais avec la mise en place d’un nouveau cadre et cette charte au sein des équipes de France, la FFR entend éradiquer ce fléau. Terminé l’alcool dans les lieux de performances.
“C’est assez clair, on parle de lieux de performance. Et les lieux de performance, ce sont les lieux où les joueurs sont pour essayer de développer au mieux leurs capacités physiques, techniques et tactiques ainsi que leur performance ou leur niveau d’excellence“, a encore martelé Jean-Marc Lhermet face aux questions des journalistes. “C’est vrai que la prise d’alcool dans ces lieux-là n’est plus autorisée parce qu’elle n’est pas cohérente avec ces objectifs. Et pour être clair, oui ça concerne le CNR (Marcoussis) donc le centre d’entraînement et les stades, notamment les vestiaires des stades.”
Au point d’envisager la mise en place de tests pour contrôler la consommation d’alcool ou la prise de stupéfiants? “À partir du moment où il y a une charte mise en place, il faut des contrôles et des sanctions associés“, observe Lhermet. “Effectivement, il faut être en capacité, si on constate vraiment une dérive et qu’on a besoin d’éléments supplémentaires, de caractériser clairement ce type de dérives. Il faut les contrôles nécessaires. Aujourd’hui il y a des choses qui sont à l‘étude, et il y a aussi le droit du travail auquel on n’échappe pas et sur lequel il faut travailler. Il y a des réflexions avec les services juridiques pour savoir ce que l’on peut faire ou ne pas faire, et quand on peut le faire.”
Via RMC Sport