Depuis le début de la saison, le Top 14 milite pour que les joueurs portent des protège-dents connectés.
Ces protège-dents munis d’une puce permettent de détecter les commotions cérébrales durant un match.
Le médecin référent de chaque match peut ainsi intervenir en fonction des données renvoyées par les protège-dents connectés.
A chaque choc jugé trop fort, une notification est envoyée au médecin du match.
Olivier Petit, en charge de la mise en route du dispositif à la Ligue nationale de rugby s’est confié via Midi Olympique. Extrait:
Il y a deux critères importants pris en compte : l’accélération linéaire, qui se calcule en G, et l’accélération de l’axe rotatoire des chocs dite “angulaire”, qui se calcule en radian par seconde carrée. Deux seuils qui, une fois atteints ou dépassés, alertent le médecin de match. Les seuils concernant les hommes sont à 75 g pour l’accélération linéaire et à 4 500 rad/s² pour l’accélération angulaire.”
C’est lorsque ce seuil sera atteint à deux reprises que le médecin demandera au joueur concerné de quitter le terrain afin d’effectuer le fameux protocole.
Le médecin du Castres Olympique, Clément Boisson évoque un très bon outil. Extrait:
“Qu’il y ait des études scientifiques qui se mettent en place par rapport au nombre de commotions avérées, en fonction du seuil de détection, c’est évidemment une bonne chose. C’est vraiment un outil en plus, par rapport à tout ce qui est déjà fait dans la vigilance clinique au bord du terrain. Pour des cas où on ne peut pas forcément avoir le regard partout, où certains chocs passent inaperçus, je trouve ça vraiment intéressant.”
Cependant, ces protège-dents ne sont pas obligatoires comme l’explique Olivier Petit. Extrait:
“Il y a des joueurs qui peuvent refuser de le porter pour plein de raisons plausibles, comme un port de bridge ou d’autres raisons médicales. Simplement, s’ils refusent de le porter sans une exemption officielle et médicale, et qu’il y a suspicion de commotion, de fait, ils sortiront comme c’est le cas actuellement pour passer l’HIA. Cependant, et c’est la grande différence à noter, ils ne pourront pas revenir sur le terrain. Et ce même s’ils passent favorablement le fameux test.”
Dans la foulée, le médecin du Castres Olympique indique que certains joueurs ne supportent pas ces protège-dents.
Et pour cause, certains ont même envie de vomir en le portant.
Il explique pourquoi. Extrait:
“II y en a qui, anatomiquement, ont peut-être des bouches plus petites que les autres et n’arrivent pas du tout à jouer avec. Ils n’en ont jamais porté et quand ils en mettent, ils n’arrivent pas à respirer correctement. Certains peuvent vomir. Dans ces cas-là, on peut demander à avoir ce qu’on appelle une “gouttière” elle aussi connectée qui est moins envahissante.”