L’US Seynoise (Var) affrontait le club de Lavaur (Tarn) le 16 avril dernier en huitième de finale de Nationale B, un championnat destiné aux équipes réserves de Fédérale 1, la troisième division française.
Pour cette rencontre, deux joueurs du club varois, Julien Ory et Thibault Lavergne, étaient sous convention de tutorat entre La Seyne et le RC Toulon. Un système qui offre une double licence aux deux rugbymen pour évoluer sous les couleurs des deux équipes.
Problème: les deux joueurs ont été alignés lors de cette rencontre alors que le club Seynois n’était pas en mesure de présenter les licences des joueurs, chose qui a mis en rogne le président du club de Lavaur. Ce-dernier n’a pas manqué de faire remonter l’information et de la dévoiler au grand public.
En réalité, c’est suite à l’intervention du président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte, que les deux joueurs Varois ont pu jouer cette rencontre sans licence.
En effet, l’un des deux joueurs – proche de Bernard Laporte – a appelé le président de la FFR afin de lui demander cette faveur, chose que l’ancien manager du RCT a accepté de faire.
En déplacement, Bernard Laporte aurait alors fait pression par téléphone pour que les deux joueurs Seynois obtiennent l’autorisation de jouer, et cela sans licence.
Interrogé via le site rugby365, le président du club de La Seyne, Guillaume Capobianco est revenu sur cette affaire:
« C’est une réglementation qui a pour but de ne pas augmenter le niveau des équipes lors des phases finales. Les joueurs étaient bien dans les règles mais on n’avait pas leur licence toulonnaise. Lavaur était dans la même situation que nous mais ils ont pu récupérer les licences au dernier moment pour les présenter au délégué. C’est idiot de notre part d’avoir fait cette erreur mais c’était surtout bête pour les joueurs qui étaient venus jusqu’à Lavaur. Ce n’était pas deux joueurs professionnels du Rugby Club Toulonnais, seulement deux jeunes qui ont fait toute la saison avec nous donc c’était dommage qu’ils ne participent pas à ces phases finales. Avant de demander à toutes les personnes responsables, j’ai essayé de régler le problème sur le moment. Je suis allé voir mes homologues de Lavaur pour leur demander de laisser jouer tout le monde. Je leur ai dit que s’ils gagnaient la rencontre, c’était super et que s’ils perdaient, ils pouvaient déposer une réclamation pour nous faire perdre sur tapis vert. C’était dans l’état d’esprit du rugby amateur. »
Guillaume Capobianco l’assure, les dirigeants adverses ont accepté cet accord en ajoutant : « On verra à la fin du match. »
Information démentie par l’ASV Lavaur qui affirme ne pas avoir passé cet accord : « Il ne s’est rien passé avant le match. Les représentants et l’arbitre ont pris leur décision de faire participer tout le monde. Si on s’était mis d’accord, on n’aurait pas porté réclamation après le match.»
Le président de l’USS précise ensuite: « Après la rencontre, j’ai appris qu’un de nos joueurs a appelé le président de la Fédération française de rugby en amont du match. Je n’étais pas au courant de ce coup de téléphone, j’étais même à des années lumières d’imaginer ça. Il était pris dans l’histoire et voulait vraiment jouer ce match donc il l’a appelé mais ça m’a fait plus rire qu’autre chose, il n’y avait rien de mal. »
Dans la semaine qui a suivi, la Commission de la FFR a donné raison au club varois après avoir estimé que les deux joueurs étaient valablement qualifiés.
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