Samedi matin, le XV de France s’est lourdement incliné contre les All-Blacks à l’occasion du premier test-match de la tournée estivale du mois de juin. Score final: 52 – 11.
Le président de la Fédération Française de Rugby, Bernard Laporte a accepté de livrer son analyse dans les colonnes du Midi Olympique à l’issue de cette rencontre.
Ainsi, l’ancien manager du Rugby Club Toulonnais explique ne rien avoir à reprocher aux joueurs qui se sont donnés à fond. Au fond de lui, il savait que la seconde mi-temps allait être très compliquée. Extrait:
“Je n’ai rien à reprocher aux joueurs. Samedi, pendant cinquante minutes, l’équipe de France a rivalisé. À la mi-temps que nous menions, je me suis dit que la deuxième mi-temps allait être excitante. Et finalement, tout s’est effondré après ce carton jaune. Quarante points en moins d’une demi-heure, ça fait beaucoup. Mais, contrairement à l’Afrique du Sud l’année dernière, cette fois, il y avait en face la meilleure équipe du monde. Ça fait relativiser certaines choses et ça montre combien le fossé est grand. Avant la mi-temps, j’ai bien senti que les Blacks commençaient à trouver les solutions. Surtout, ils avaient la main sur le ballon. Je ne me suis pas dit : « On va gagner ». J’ai juste pensé que la deuxième mi-temps allait être excitante. Et cette dernière demi-heure a tout plombé. C’est dommage car nous aurions pu perdre avec un contenu bien meilleur. C’est ce que je vais dire aux joueurs quand je vais les voir. Le très haut niveau, c’est ce qu’ils ont vu samedi. Ils ne le côtoient jamais au quotidien.”
Questionné au sujet de l’arbitrage, le président de la Fédération n’a pas voulu polémiquer. Extrait:
“L’arbitre s’est peut-être trompé sur une ou deux décisions mais l’équipe de France n’a pas perdu à cause de ça.”
Pour conclure, Bernard Laporte déplore l’écart de niveau entre les All-Blacks et l’équipe de France. Il rappelle notamment qu’en Nouvelle-Zélande, les enfants pratiquent le rugby de manière quotidienne. Extrait:
“Quand je suis arrivé, on m’a dit : « les Blacks ont plein de blessés ». Ça ne s’est pas trop vu. J’ai envie de dire : heureusement qu’ils avaient des blessés alors. Ici, c’est la Mecque du rugby. Derrière un joueur blessé, il y en a dix qui attendent. Ce sont deux mondes, deux systèmes différents. Ici, les gamins font une heure et demie de rugby par jour, trois heures de sport. Le problème de la formation est profond. Quand je vois certaines situations de surnombre, des quatre contre deux comme je l’ai vu contre les Blacks, où on tape au pied plutôt que de faire la passe, ça me fait faire des bonds. Les joueurs doivent aussi être lucides et se rendre compte du fossé qui les sépare des joueurs comme les Néo-Zélandais.”