Le rugby est-il condamné à redevenir un sport “mineur” d’ici quelques années en France ? Ou tout du moins un sport moins visible, comme le handball, le volley voire le basket ?
Les chiffres ne sont en tout cas pas bons. Le nombre de licenciés a chuté de 7% cette saison en France, confirmant une tendance enclenchée depuis quelques années.
En cause ? La concurrence d’autres sports, à commencer par le football, champion du monde, évidemment. Mais aussi la réputation du sport où l’on parle de plus en plus de commotions cérébrales. L’Est Républicain a donné la parole à José Real, vice-président de la Ligue du Grand Est : “Le public a en tête l’image du Top 14, qui propose des matches très engagés, avec beaucoup de blessures. Et on parle de plus en plus des commotions cérébrales. Résultat : les mamans trouvent ça dangereux et ne veulent plus inscrire leur enfant. Sauf que le rugby amateur n’est pas celui des pros. On veut et on va renforcer la protection des jeunes joueurs et le plaisir du jeu.”
Aussi, la Ligue Grand Est est ravie de tester la nouvelle directive imaginée par Bernard Laporte et ses équipes : remettre l’évitement au centre du jeu et sanctionner les passages en force : “Les -14 ans joueront avec de nouvelles règles, basées sur l’évitement. Si le porteur du ballon percute délibérément un joueur, une faute sera sifflée. Apprendre à ne pas percuter. Aujourd’hui, on donne la balle au plus gros, au plus fort, pour qu’il percute et fasse le point. Mais on veut changer les habitudes et ça se fait dès le plus jeune âge.”
Par ailleurs, le rugby a le désavantage de ne pas être un sport “facile à jouer en bas d’un immeuble”, comme le foot ou le basket. Pour jouer au rugby sans se blesser, il faut de l’herbe a minima.
Le Salut du rugby pourrait bien également passer… par les équipes féminines ! Alors que le nombre de licenciés hommes baisse, celui des femmes et jeunes filles est lui en forte augmentation depuis deux ans. La femme serait-elle l’avenir de l’homme en rugby également ?