L’ancien sélectionneur du XV de France, Guy Novès s’est confié lors d’un entretien exclusif accordé au quotidien Le Parisien.
Ce-dernier a expliqué ne toujours pas avoir digéré son licenciement par le président de la Fédération Française de Rugby: Bernard Laporte.
Il précise d’ailleurs ne pas réussir à tourner la page car la situation est trop odieuse:
“Dire que je l’ai digérée, ce serait mentir. On ne peut pas digérer une éviction intervenue sans qu’on s’y attende, d’un travail quel qu’il soit. Ce qui m’arrive me paraît tellement odieux que j’ai du mal à relativiser et passer à autre chose. C’est difficile de ne pas me trouver d’objectif au quotidien. J’ai toujours été très actif. A l’époque, j’avais presque trois métiers. Je me revois encore, jeune prof de gym, partir en courant du HLM où nous habitions avec ma femme à Colomiers (NDLR : dans la banlieue de Toulouse) pour aller mettre un coup de ciment à ma maison à Pibrac, et le soir filer au Stade Toulousain pour m’entraîner. C’est ce qui arrive à toutes les personnes qui arrêtent leur activité. On pense être un peu plus libre, mais on perd aussi le contact social.”
En attendant que le verdict du procès soit délivré, Guy Novès patiente. Il ne souhaite pas se lancer dans un nouveau projet:
“Je dois vivre avec cette chape de plomb qui m’empêche de me lancer dans quoi que ce soit. Je suis à un âge où on n’écarte pas un projet intéressant d’un revers de la main. Mais à l’heure actuelle, je ne me pose pas la question, car je ne sais pas si j’arriverais à m’investir totalement. Mon métier, j’y passais 90 % de mon temps. Je ne l’envisage pas différemment. Prof de gym, j’étais payé 21 heures, mais je faisais beaucoup plus. J’avais 60 ou 70 gamins quand les autres écoles peinaient à constituer une équipe de 7. Je suis content, parce que dans cette pénible aventure, j’ai vu que 200 de mes anciens élèves s’étaient associés au groupe de soutien qui s’est créé sur Facebook après mon éviction, et qui a compté 23 000 personnes.”