En août dernier, le jeune ailier d’Aurillac, Louis Fajfrowski décédait à l’issue d’un match amical de pré-saison, après avoir été victime d’un gros plaquage mais tout à fait licite.
Le procureur a annoncé cette semaine que le décès du joueur provenait du gros choc reçu sur la poitrine quelques minutes auparavant.
Les examens révèlent que ce gros choc a provoqué une accélération du rythme cardiaque puis l’arrêt cardiaque.
Interrogé dans les colonnes du quotidien L’équipe, le professeur Xavier Jouven spécialiste de l’arrêt cardiaque a expliqué que ce genre de tragédie peut arriver à n’importe qui, même un joueur ayant un cœur totalement sain. Extrait:
«Ce mécanisme de décès, appelé “commotio cordis” (choc sur le cœur), n’a pas besoin d’un cœur pathologique ou abîmé. Même sur un cœur sain, il peut entraîner la mort. Il faut que le choc arrive à un moment précis du cycle cardiaque, un moment de vulnérabilité. Une seconde plus tard, cela n’aurait sans doute pas eu les mêmes conséquences. C’est la définition de l’accident. Ce phénomène a d’abord été décrit par des Américains qui ont étudié l’effet d’une balle de baseball arrivant très, très fort dans le thorax. Ils ont expérimenté cela sur des cochons en leur lançant des balles qui faisaient fibriller leur cœur. Pour le jeune d’Aurillac, en termes d’énergie cinétique, le plaquage qu’il a subi devait être l’équivalent d’une de ces balles. Cela a créé un ébranlement de la cage thoracique qui a ébranlé le cœur. J’aimerais bien qu’ils (les experts médicaux) décrivent cette pathologie préexistante même si je ne suis pas sûr que, sans elle, le choc n’aurait pas été mortel. Il y a certainement eu d’autres décès dans le sport français suite à ce mécanisme mais le phénomène était simplement méconnu.»