Après plusieurs mois d’absence en raison d’une rupture des ligaments croisés d’un genou, le demi-de-mêlée Montpelliérain Benoît Paillaugue va renouer avec la compétition ce week-end à l’occasion de la réception du Rugby Club Toulonnais.
Lors d’un entretien accordé au quotidien L’équipe, ce-dernier a expliqué que c’est grâce à sa fille qu’il a accepté de relever ce nouveau défi alors qu’il se sentait très mal. Extrait:
« “Mais tu as arrêté le rugby ?” Je crois que j’ai réellement accepté de relever ce nouveau défi lorsque ma fille m’a posé cette question. Elle m’a dit qu’elle aimait beaucoup me voir jouer et que ça lui faisait de la peine. C’est la blessure que je craignais le plus. Huit mois d’arrêt, c’est long, compliqué, douloureux. Et puis cet enchaînement commençait à me peser. J’ai mis deux mois avant de refaire surface, j’ai complètement coupé avec le rugby. Il m’arrivait de rester tout seul chez moi, dans le noir, sans même avoir la force d’allumer la télé. Ça a été le pire moment de ma vie. Les gens ne connaissent pas tout ça. On exerce sans doute le plus beau métier du monde, mais il peut devenir hyper-dur, violent même. Quand je suis revenu au stade pour réapprendre à marcher, il m’arrivait de me poser sur la table, et les larmes montaient doucement. »
Il affirme être désormais prêt à renouer avec la compétition. Extrait:
« Je suis plus fort mentalement. Dix fois plus fort… Après, je sais qu’il va me falloir du temps et que le haut niveau exige que tu sois opérationnel rapidement. Je ne vais pas me ménager, je suis très exigeant envers moi-même. Je pense que je m’exposerais un peu moins mais je ne vais pas m’effacer non plus. La fougue fait partie de mes caractéristiques. Et puis, je rappelle que les deux fois, je me suis blessé tout seul. À un moment donné, la malchance entre aussi en jeu. Ma seule erreur, c’est vrai, a été de revenir un petit peu trop tôt la fois d’avant. Peut-être que je n’étais pas totalement guéri. Mon corps a été fatigué à un moment donné. Je n’ai pas le corps d’un joueur de rugby moderne et je ne me ménage pas. Là, ça fera neuf mois et quelques semaines. Je suis prêt. »