Sous contrat jusqu’en 2021, l’ouvreur international Jules Plisson (27 ans, 18 sélections) souhaiterait quitter le Stade Français, où il a effectué toute sa carrière, en fin de saison. Clermont et Lyon sont intéressés. Le Parisien n’a pas encore pris sa décision.
Les histoires d’amour finissent mal en général. Et celle entre Jules Plisson et le Stade Français entamée il y a plus de treize ans pourrait confirmer la règle. Car l’ouvreur international (27 ans, 18 sélections) n’a jamais été aussi proche d’un départ. Il l’aurait d’ailleurs signifié à ses dirigeants. A Paris, il a pourtant tout connu depuis son adolescence et ses débuts chez les professionnels en 2010. En 185 matchs avec le club de la capitale, toutes compétitions confondues, Plisson a longtemps été le symbole de ce Stade Français capable de remporter un titre de champion de France en 2015, un Challenge européen deux ans plus tard, mais aussi de se battre pour maintenir cette équipe en Top 14 il n’y a pas si longtemps.
Mais la donne a désormais changé. Le petit blond avec le maillot rose est aujourd’hui en pleine réflexion. Peu après sa prolongation de contrat en septembre 2017 et après avoir publiquement annoncé sa volonté de poursuivre l’ensemble de sa carrière dans son club formateur, beaucoup de choses ont changé. Surtout avec l’arrivée d’Heyneke Meyer cet été. Le coach sud-africain a souhaité recruter l’Argentin Nicolas Sanchez, arrivé il y a quelques semaines. Il a ensuite convaincu ses dirigeants de retenir son compatriote Morne Steyn, pourtant sur le départ (après avoir notamment signé un pré-contrat à Brive). La gestion de l’effectif à ce poste par le nouveau directeur sportif du Stade Français a surpris en interne.
En dépit d’une communication parfaitement rodée, le mode de management et le projet de jeu de Heyneke Meyer laisseraient perplexes plusieurs cadres de l’effectif parisien. Certains lui reprochent un discours non-conforme à ses décisions, et inversement. Par ailleurs, selon nos informations, la majorité des joueurs ne comprendrait pas certains choix de la direction générale du club au cours de ces derniers mois, à tel point que certains cadres du vestiaire n’auraient pas hésité à exprimer clairement à plusieurs reprises à leurs dirigeants leur désaccord sur la manière dont est géré le club.
En dehors de la situation liée au non-versement du Plan Epargne Entreprise, évoquée récemment par le Midi Olympique, les nombreux licenciements au sein de l’effectif en fin de saison dernière et le sort réservé à certains membres du staff très appréciés (Robert Mohr et Julien Dupuy notamment) ont laissé des traces.
Sur ses 13 feuilles de matchs en Top 14, Plisson n’a été titulaire qu’à quatre reprises (pour 380 minutes de jeu) et trois fois en Challenge européen (pour deux titularisations). Tout cela laisse penser que Heyneke Meyer ne compte pas sur lui. A l’ouverture, il y a embouteillage et probablement désormais un joueur de trop. Sélectionné au mois de juin avec le XV de France pour la tournée en Nouvelle-Zélande, Plisson paraît aujourd’hui loin d’un retour en sélection, et ce à moins d’un an de la Coupe du monde. Considéré comme numéro 3, il se dirige donc presque logiquement vers un départ pour se relancer.
Alors, quel peut être l’avenir de Plisson? Comme François Trinh-Duc, contraint de quitter Montpellier à contrecœur en 2016, avec là aussi un entraîneur sud-africain (Jake White), Plisson pourrait lui quitter son club de cœur l’été prochain. C’est en tout cas la tendance, même si rien n’est encore bouclé. Sous contrat pour encore deux ans, le numéro dix pourrait être libéré finalement par ses dirigeants qui souhaiteraient alléger la masse salariale du club, déjà très proche du salary cap. Pour le symbole, en revanche, ce pourrait être un mauvais signe envoyé au reste de l’effectif, notamment pour les autres éléments formés au clubs comme Paul Gabrillagues, Djibril Camara, Jonathan Danty, Rémi Bonfils, Antoine Burban, et Alexandre Flanquart, surtout pour un club qui aimerait faire revenir plusieurs anciens de la maison.
A l’heure actuelle, les discussions sont toujours en cours mais Plisson, frustré de son temps de jeu, se verrait partir. Pour aller où? A l’heure actuelle, deux options existent: Clermont et Lyon. Les deux clubs sont intéressés et le joueur n’a pas encore tranché selon les informations de RMC Sport. Contacté par nos soins, le joueur n’a cependant pas souhaité répondre à nos questions. En Auvergne, une place d’ouvreur pourrait se libérer avec le probable départ de l’Argentin Patricio Fernandez dont la situation est suivie de près par plusieurs clubs. Mais pour le moment, ce ne sont que des spéculations puisque aucun accord n’a encore été trouvé avec ses dirigeants. Pour Plisson, c’est donc une possibilité mais il faudrait alors se mettre en concurrence avec Camille Lopez, indéboulonnable. Mais Franck Azéma, comme pour le poste de numéro 9, avec Morgan Parra et Greg Laidlaw, souhaiterait avoir deux joueurs de haut niveau à l’ouverture.
L’autre éventualité serait un départ au LOU qui cherche à compenser le départ de Lionel Beauxis. Là aussi, les contacts sont avancés. Plusieurs pistes sont étudiées (dont justement Fernandez, mais aussi le Grenoblois Matthieu Ugalde ou encore le jeune Leo Berdeu prêté par le LOU, voire de pistes étrangères) et Plisson, qui a l’avantage d’être JIFF, ne laisse pas insensible le club présidé par Yann Roubert qui s’est concrètement positionné sur le dossier. De source rhodanienne, il devrait prochainement se rendre à Lyon pour visiter les installations et rencontrer le staff de Pierre Mignoni. Avec un objectif clair: donner les clés du camion au sein d’une formation qui a déjà su relancer des ouvreurs ces dernières années. Le dossier, ô combien symbolique à Paris, devrait donc animer le début de l’année 2019.