Les joueurs du Stade Français, mécontents de la mise à pied de Robert Mohr et Julien Dupuy, ne comprennent ni la décision, ni le timing. Choqués, ils pourraient monter au créneau. Le propriétaire allemand Hans-Peter Wild est pour le moment très discret. Fabrice Landreau, lui, est en discussions avancés pour un rôle transversal au sein du club.
Moins de deux ans après la vraie-fausse fusion avec le Racing 92, le Stade Français, pourtant 4e du Top 14 après 14 journées, vit de nouvelles heures agitées en coulisses. Comme révélé par RMC Sport, les dirigeants parisiens ont convoqué jeudi Robert Mohr et Julien Dupuy pour leur annoncer une mise à l’écart. En froid avec Heyneke Meyer, le patron du secteur sportif, le directeur du développement sportif et l’entraîneur de la technique et des skills du Stade Français se dirigent vers la sortie. Mohr, dont l’éviction a été ressentie comme un coup de tonnerre au club, est mis au repos, avec deux semaines vacances. Et après? Il pourrait retourner en Allemagne au sein de la Wild Academy. Quant à Dupuy, son départ forcé était dans les tuyaux depuis quelques semaines. L’ancien demi de mêlée passera l’entretien préalable à son licenciement jeudi selon nos informations.
Les joueurs en conflit avec la direction générale
La situation ne laisse évidemment pas insensible les joueurs, déjà remontés contre une partie de leurs dirigeants, le président Hubert Patricot et surtout le directeur général, Fabien Grobon, qui ne fait pas l’unanimité ni interne, ni en externe. Ce n’est d’ailleurs pas nouveau. Comme révélé par RMC Sport fin décembre, certains cadres du vestiaire n’avaient pas hésité ces derniers mois à exprimer clairement à plusieurs reprises leur désaccord sur la manière dont est géré le club. C’est encore plus vrai depuis jeudi. Sergio Parisse et ses partenaires, choqués, se sont d’ailleurs réunis à plusieurs reprises pour échanger, entre eux, depuis jeudi soir. Selon les informations de RMC Sport, les joueurs réfléchissent désormais à la suite à donner.
Le Stade Français, comme Montpellier?
C’est à la veille du match contre Pau vendredi en Challenge européen, pourtant jugé en interne comme très important par le staff et la direction, qu’ils ont appris la nouvelle comme tout le monde. Le timing n’était pas franchement idéal… Malgré tout, le Stade Français s’est imposé à Jean-Bouin (35-14), en proposant un visage et un jeu différents des semaines passées en Top 14, comme si les joueurs voulaient avant tout se faire plaisir en se resserrant. “L’équipe a montré du caractère car on aurait pu faire un match où on était à l’ouest mentalement et au final on a respecté ce maillot, ce club, disait d’ailleurs le capitaine après match. Le plus important à retenir, c’est qu’aujourd’hui on est là, ça ne sera pas le cas demain. On s’en fout des Parisse et des mecs qui sont là. Le plus important, c’est le Stade Français.”
Alors que certains cadres étaient frustrés de leurs temps de jeu et de leurs situations, dont Jules Plisson, Alexandre Flanquart et Djibril Camara, d’autres éléments importants de l’effectif pourraient monter au créneau. Surtout les joueurs français et les historiques du club, qui ont en eux l’ADN du club, moins les éléments sud-africains, davantage derrière leur coach. “Je ne ferai pas du Jake White”, avait lancé Heyneke Meyer à son arrivée. La situation se rapproche pourtant de ce qu’a vécu Montpellier il n’y a pas si longtemps avec cet autre technicien sud-africain. Avec la fin que l’on connaît. “C’est encore pire au Stade Français, car ils voudraient virer encore plus de monde dans le staff et chez les joueurs”, nous a confirmé un proche du club. “Tout le monde est en danger”, selon une autre source.