Viré en décembre 2017 par la Fédération française de rugby, pour une faute grave qu’il conteste, Guy Novès entend obtenir réparation. Dans les colonnes du Monde, l’ancien sélectionneur des Bleus raconte son combat et s’en prend notamment à ceux qui l’ont “pris pour un idiot”.
Il veut obtenir réparation. Limogé en décembre 2017 par la Fédération française de rugby, pour une faute grave qu’il conteste et qui donnera lieu à un procès aux prud’hommes de Toulouse le 14 février prochain, Guy Novès est toujours aussi amer après son aventure inachevée à la tête des Bleus. “Ils m’ont pris pour un idiot. Je ne peux pas m’enfoncer, ce n’est pas dans ma nature. Ils m’ont fait mal, et il va falloir qu’ils s’expliquent”, assène-t-il dans les colonnes du Monde, sans citer de nom.
“Cette petite mort, on me l’a imposée du jour au lendemain”
“L’une de mes filles a même le sentiment que c’est le combat de ma vie“, appuie l’ancien sélectionneur du XV de France, n’hésitant pas à parler de “petite mort”. “Je le vis très mal. Je crois que c’est ce que les gens vivent quand ils prennent leur retraite. C’est une petite mort. Cette petite mort, on me l’a imposée du jour au lendemain”, lâche-t-il.
“Ma femme ne comprend pas comment je continue à m’intéresser au rugby”
Décidé à faire valoir ses droits devant la justice, Novès ne parvient pas jusqu’à présent à tourner la page. Il a ainsi décliné des approches du Stade Français et de Brive, et n’a pas souhaité donner suite à une rencontre avec les dirigeants de la Fédération française d’athlétisme. Même retourner voir des matchs de rugby lui a été difficile. “Un de mes gendres m’a dit: ‘Guy, il faut ressortir’. Cela a été très, très dur. Dur d’aller à l’aéroport, d’y croiser les regards. Je ne veux pas que les gens se disent, en me voyant: ‘Mais qu’est-ce qu’il a fait comme faute grave?’ Je ne veux pas de ce point d’interrogation, ni de ces points de suspension”, détaille l’ancien entraîneur à succès du Stade Toulousain, qui a tout de même assisté aux trois derniers matchs joués par les Bleus au Stade de France.
“Les gens se lèvent et m’applaudissent”
“Quand je retourne au Stade de France pour la première fois, je suis froid comme un mort, j’appréhende de croiser des personnes que je connais. A mon arrivée dans le salon où je dois intervenir, les gens se lèvent et m’applaudissent. Cet accueil m’a fait plaisir”, reconnaît Novès, qui a également été voir une rencontre de Toulouse, contre Toulon, en décembre dernier. Et ce malgré les doutes de son entourage: “Ma femme ne comprend pas comment je continue à m’intéresser au rugby. Le mec qui aime le théâtre va au théâtre. Moi, c’est le rugby.”