Le talonneur de Clermont, Benjamin Kayser a été questionné par le quotidien La Montagne au sujet des difficultés rencontrées par le XV de France depuis une dizaine d’années désormais.
Ce-dernier a expliqué avoir été très peiné devant sa télévision lors du match contre l’Angleterre. Extrait:
“On a été humiliés. Stratégiquement, on a été battus à plate couture. Ce qui m’a fait le plus de peine, c’est que je connais la qualité réelle des joueurs qui étaient sur le terrain. Là, ils sont passés pour des mecs assez ordinaires. Ils étaient en dessous de leur niveau. Mais je ne suis pas certain que ceux qui n’étaient pas là auraient pu faire mieux. Farrel aurait été numéro dix de l’équipe de France, aurait-il réellement pu changer quelque chose ? Je n’en suis pas sûr.”
Il l’affirme haut et fort: le Top 14 ne prépare pas au rythme du niveau international. Il s’explique. Extrait:
“Déjà, le Top 14 ne prépare pas au rythme du niveau international. Le Top 14, c’est violent, ça cogne, dans le combat c’est beaucoup plus dur, mais ça me semble être un autre sport. Pourquoi ne fait-on que répéter avant de jouer le Leinster ou les Saracens : ”Ce n’est pas le même sport quand on joue la Champions Cup” ? Parce qu’on n’est pas arbitré de la même manière, parce qu’ils ne font pas les mêmes choses et parce que ce n’est pas la même perception du rugby. Ce n’est pas une histoire de préparation physique. Combien de fois a-t-on dit : ‘’on a joué Exeter : Oh la vache, c’est un autre sport, les temps de jeu sont beaucoup plus longs, ça va beaucoup plus vite’’. Et là, le niveau international, c’est fois deux. Mais ce n’est pas une découverte. Cela fait six ans qu’on le répète. Mais ça n’empêche pas que le Top 14, tout le monde nous l’envie : le fait de jouer des finales et des demies dans des stades remplis. C’est extraordinaire. C’est quelque chose de très franco-français, à laquelle je suis très attaché. Mais ça ne prépare pas au plus haut niveau. Pour que les choses changent, pour que les joueurs et les entraîneurs puissent prendre un peu plus de risques, faire jouer peut-être un peu plus de joueurs français, développer quelque chose d’un peu moins serré, il faut qu’il y a ait aussi moins de stress dans ce Top 14.”
Pour conclure, Benjamin Kayser refuse de remettre la faute sur les joueurs étrangers du Top 14. Extrait:
“Quand Sivivatu vient trois ans à Clermont, il n’a fait que du bien. Wilkinson, ça a été une bénédiction en Top 14. Donc c’est pour ça, il ne faut pas cracher sur les étrangers. Mais le fait qu’on prenne la solution de facilité plutôt que d’essayer de donner du temps à des joueurs français, ça c’est un problème. Mais je ne peux pas le reprocher aux entraîneurs de rechercher de l’efficacité. C’est ce qu’on veut tous.”