Remonté après la raclée à Twickenham, le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte a pris la parole devant les joueurs vendredi pour les mettre devant leurs responsabilités.
On le dit très remonté depuis dimanche dernier et la raclée du XV de France (44-8) en Angleterre, l’une des plus lourdes de l’histoire des Bleus à Twickenham. Particulièrement agacé aussi contre certaines attitudes sur la pelouse ainsi que des propos tenus à chaud, puis en off ces derniers jours par plusieurs membres du groupe. Après avoir livré le fond de sa pensée à Jacques Brunel et ses adjoints, Bernard Laporte a pris la parole devant les joueurs, inchangés malgré la défaite (Priso est forfait), quelques heures après leur arrivée à Marcoussis. Avec semble-t-il un discours musclé et un message clair: “Quand on prend 40 points, on se tait.”
Sur son discours, Bernard Laporte n’a pas voulu faire de commentaires. “C’est le message d’un président à ses joueurs”, nous a-t-il laconiquement répondu. Mais selon nos informations, beaucoup de choses lui ont déplu, tant sur le terrain qu’après. Plusieurs cadres n’avaient ainsi pas hésité à critiquer à demi-mot le staff et ses méthodes d’entrainement jugées trop légères. “C’était un peu tendu hier (vendredi)”, nous a-t-on raconté. L’idée de l’ancien sélectionneur, connu pour ses coups de sang, était de mettre les joueurs devant leurs responsabilités. Car si le staff a certainement ses torts, le groupe aligné à Twickenham est le principal responsable.
L’union sacrée est déclarée
“A un moment, on fait partie d’une équipe ou pas, explique-t-on dans l’entourage de la FFR. C’est trop facile de parler comme ça après match pour les joueurs. Quand on est dans la difficulté, il ne faut pas d’abord se défausser et dire que c’est la faute des autres. Son discours était logique.” Ceux qui ont parlé dans la presse ont été visés, mais pas qu’eux. Car désormais, l’union sacrée est déclarée, surtout avant ce match de la peur contre l’Ecosse la semaine prochaine. Au programme: remise en question générale et travail intense pour avancer en équipe.
Il sera temps ensuite de penser à un éventuel réaménagement ou renforcement du staff. Car à moins d’une nouvelle sortie de route contre le XV du Chardon, les potentiels changements seront pour plus tard, à moyen terme, avec pourquoi pas l’arrivée de Fabien Galthié dont le nom circule avec insistance depuis quelques jours à Marcoussis. Sur ce point, plusieurs courants s’opposent au sein même de la Fédération. Mais le dernier mot reviendra à Jacques Brunel, “toujours l’homme de la situation” selon Bernard Laporte dans les colonnes du Dauphiné cette semaine. “C’est lui qui décidera, explique le président. Si Jacques me dit qu’il a besoin de quelqu’un, il prendra qui il veut. Mais il ne me l’a pas dit. Ce n’est pas moi qui vais décider.”