Ce samedi après-midi, le XV de France défie l’Italie à Rome pour le compte de la dernière journée du Tournoi des Six-Nations (13h30).
L’ancien international Italien, Mirco Bergamasco s’est longuement confié dans les colonnes du quotidien L’équipe. Ce-dernier n’a pas manqué de détruire le sélectionneur Français Jacques Brunel.
Dans un premier temps, il avoue avoir de la peine pour les Bleus. Selon lui, les joueurs Tricolores sont complètement perdus sur le terrain:
“La première chose qui me saute aux yeux, c’est que je vois des mecs perdus sur le terrain. En club ou en Coupe d’Europe, ils vont à 2 000 à l’heure. Avec Antoine Dupont, Thomas Ramos et Romain Ntamack, vous avez des flèches. En équipe nationale, ils ont l’air paumés. Mais je trouve qu’en ce moment, le jeu proposé par le staff de l’équipe de France n’est pas assez structuré. Pour moi, il manque d’ordre, de plan de jeu, d’organisation offensive comme défensive. Il manque une mise en place forte, définie en amont et réalisée pendant le match. Pour ceux qui regardent les Bleus, c’est la frustration qui prédomine.”
Il estime que Jacques Brunel n’a pas du tout évolué et n’est pas à la hauteur:
“Le rugby évolue. Il faut aller voir ce qui se passe ailleurs. Il faut t’approprier ton boulot, mais il faut aussi le dimensionner, et j’ai l’impression que Jacques Brunel est resté au temps où il gagnait le championnat de France avec Perpignan ou quand il était en charge des avants sous l’ère Laporte (2001-2007). Les amoureux de l’équipe de France ne peuvent que se désoler de la faillite du jeu des Bleus et je pense que ne peut s’en exonérer. J’ai lu récemment une interview de Jason White, l’ancien troisième-ligne écossais de Clermont. Lui aussi posait la question : ”est-ce que Brunel a ou non le niveau international ?” Selon moi, peut-être pas pour ce jeu-là avec ce rugby international que toutes les grandes nations partagent. Quand il manageait les avants comme adjoint de Bernard Laporte, c’était alors une France qui gagnait, mais peut-être qu’il ne s’est pas adapté ou qu’il n’a pas su s’adapter à ce nouveau rugby.”
Il précise que lorsque Jacques Brunel était le sélectionneur de l’Italie, il n’agissait pas comme il le fallait:
“Le problème qu’il avait là-bas, parce que c’était aussi le bordel, c’est qu’il s’appuyait sur un tout petit groupe de deux ou trois joueurs, dont Sergio Parisse, et Martin Castrogiovanni, et il délaissait les autres. C’est dans son caractère ! Ce n’est pas un mec qui vient causer avec toi spontanément. Il s’entretient avec les rares leaders qu’il a identifiés, ses entraîneurs-adjoints et puis c’est tout. Je vous donne un exemple. En Italie, il y a deux matches à ne pas manquer dans l’année en championnat : c’est Zèbre-Trévise. Sur huit derbies, je ne l’ai vu physiquement qu’une fois au stade. Chez nous, le derby, c’est tout, il faut absolument y être. Donc, au moins pendant le derby, installe-toi en tribunes jusqu’à ce que les joueurs t’aperçoivent. Fais l’effort ! Voilà encore une autre chose qui manque à Brunel : l’approche psychologique. Il ne l’a pas du tout.”
Pour conclure, Mirco Bergamasco concède que Jacques Brunel lui a manqué de respect. Cependant, il n’a aucune rancœur envers lui. Il dit seulement ce qu’il pense:
“Je vous parle en toute objectivité parce que ce n’est pas dans mon caractère de crasser les gens. Ceux qui me connaissent vous le diront. Mais en me faisant des promesses qu’il n’a pas tenues, Brunel m’a indéniablement manqué de respect. Mais ce sont des choses anciennes, et ce qui s’est passé ensuite m’a permis de grandir comme homme dans ma vie personnelle. D’une certaine façon, je peux aussi remercier Jacques Brunel. Aujourd’hui, je n’ai aucune rancoeur envers lui.”