Le directeur du rugby sur Canal +, Eric Bayle s’est confié dans le magazine du Midi Olympique.
Ce-dernier réfute l’idée comme quoi le rugby, c’était mieux avant. Extrait:
“Les gens ne mesurent pas le chemin parcouru. À Canal, comme au Midol j’imagine, on a des archives. Quand on ressort des matchs de phase finale des années 80 ou 90, on se rend compte que les stades sont vides ! Il ne faut pas l’oublier ! Aujourd’hui, quand je me rends dans le superbe stade Michelin, je me souviens toujours de l’époque où Montferrand jouait dans des tribunes qui étaient loin d’être pleines. Vingt ans plus tard, ils sont 18 000 tous les week-ends. Avant, ce n’était pas inintéressant mais ce n’était pas mieux. On s’ennuie moins dans les matchs de rugby moderne, il y a moins de temps mort. Et puis, ma génération a été sevrée de rugby : nous n’avions que le Tournoi des 5 Nations, la demi-finale et la finale du championnat. Le foot écrasait tout. Beaucoup de gens l’ont oublié…”
Le commentateur répond à ceux qui décrient le Top 14. Extrait:
“Il y a 20 ans, la formule du championnat était incompréhensible. Il n’y avait aucun accès au grand public. En ce sens, la poule unique a été une révolution. Oui, le Top 14 est décrié. Mais citez-moi un championnat européen, dans un grand sport, qui soit aussi indécis ! Dites-moi si ailleurs, huit équipes se battent encore pour la qualification au mois de mai ! Ces dix dernières années, le Top 14 nous a offert X champions différents. 80 % des matchs sont disputés. Le cœur du téléspectateur bat quand le suspense dure jusqu’au bout. Le Top 14 offre ça et c’est sa force.”
Cependant, Eric Bayle concède que des améliorations peuvent encore être apportées. Extrait:
“Pour la qualité du spectacle, il y a à redire. Je ne fais pas partie de ceux qui disent que le Top 14 est la source de tous les maux mais je dis qu’il y a clairement une marge de progression. On perd trop de temps sur les petits bobos, on est trop tolérant sur les libérations ralenties dans les rucks… En clair, on doit chercher à améliorer la vitesse du Top 14 et ça passe aussi par la façon d’arbitrer. On ne peut pas obliger des entraîneurs à faire jouer leur équipe d’une certaine façon. Aux arbitres, on peut donner un cadre. Puis le fait que Toulouse pratique un jeu différent que celui de Castres, le fait que Grenoble ne joue pas comme Montpellier, ça me va très bien. Si tout le monde jouait pareil, comme c’est le cas en Super Rugby, ce serait soporifique.”