Le talonneur du Stade-Toulousain, Peato Mauvaka monte actuellement en puissance, à tel point qu’il a été pré-sélectionné dans la (longue) liste du sélectionneur Français Jacques Brunel, pour la Coupe du monde au Japon.
Le joueur du club de la Ville Rose s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce vendredi pour évoquer un sujet sensible : la disparition brutale de son père en décembre dernier.
Le dimanche 16 décembre 2018, le père du joueur Toulousain est brutalement décédé après avoir été empoisonné par un poisson. Un terrible coup de massue sur la tête de Peato Mauvaka qui, à 17 000 kilomètres de la Nouvelle-Calédonie, ne pouvait pas se retrouver auprès des siens dans ces moments très sombres.
Il s’est confié. Extrait:
“Ce fut si brutal. 21 ans, c’est beaucoup trop jeune pour perdre son père. Surtout qu’il était à fond derrière moi, plus que mes frères, mes sœurs et ma mère. Il aimait le rugby. C’est grâce à lui que j’ai commencé. Il regardait tous mes matches. Même une deuxième fois, puis une troisième. C’était mon premier supporter.”
Quelques jours avant la disparition de son père, Peato Mauvaka apprenait qu’il allait être titulaire pour la première fois de sa carrière, sur la pelouse de Clermont, suite à la blessure de Ghiraldini.
Après réflexion, Peato Mauvaka a décidé de disputer cette rencontre malgré la douleur. Extrait:
“Je voulais lui rendre hommage. Je me devais d’être aux funérailles mais il aurait voulu que je joue ce match. Je le savais et j’en ai parlé à ma mère qui m’a dit : “Que tu reviennes ou pas, que tu joues ou pas, il sera fier de toi.”. Cela m’a touché.”
Par conséquent, les dirigeants Toulousains ont rapidement payé les meilleurs billets d’avion au jeune talonneur afin qu’il puisse effectuer l’aller / retour en Nouvelle-Calédonie en seulement quatre jours. Dans la foulée, ses coéquipiers ont lancé une cagnotte pour aider sa famille.
Un geste qui a beaucoup touché le joueur. Extrait:
“Ma mère était tellement heureuse que je sois là. Grâce à ces gestes, elle sait à quel point je suis bien entouré ici. Depuis cet épisode, ce ne sont plus mes coéquipiers, ils sont comme ma famille.”
S’il a bien pu jouer ce match contre Clermont malgré la grosse fatigue due à son aller / retour express à Nouméa, Peato Mauvaka a avoué avoir connu des moments difficiles quelques jours plus tard. Extrait:
“Les premiers matches après son départ, c’était dur, je ne me lâchais plus. Lors d’un entraînement où on lançait, William Servat m’a demandé ce qu’il se passait. Il savait où était le problème. J’ai bien sûr pensé à mon père et j’ai fondu en larmes. On a marché autour du terrain et on a parlé. Cette discussion m’a soulagé, j’avais besoin d’évacuer.”
Une chose est sûre : son père lui manque énormément. Extrait:
“Mon père me manque tous les jours et je pense à lui chaque matin en me réveillant. Ça ne remplace pas sa présence physique mais je sais qu’il me voit. Quand je vais sur le terrain, c’est d’abord pour lui.”
Peato Mauvaka raconte alors une anecdote très touchante. Extrait:
“Lors du quart de finale de Coupe d’Europe contre le Racing 92, j’avais les frissons en pénétrant sur la pelouse car j’avais l’image de mon père en tête. Dans l’euphorie de la victoire, je ne me suis pas rendu compte mais j’avais totalement oublié que mon père n’était plus là. Je le cherchais dans les tribunes et, au bout de quelques secondes, je suis revenu à la réalité et me suis rappelé qu’il était parti. Je me suis mis à chialer comme un gosse pendant une heure, comme si je l’avais perdu une deuxième fois. Dans les vestiaires, je n’arrivais plus à m’arrêter, j’étais inconsolable.”
Peato Mauvaka ne pense qu’à une chose pour rendre hommage à son père : soulever le Bouclier de Brennus. Extrait:
“Mon rêve, c’est d’être champion de France. Ce titre serait dédié à mon père. Il serait tellement fier…”