Le 9 décembre 2018, le jeune joueur du Stade-Français Paris, Nicolas Chauvin a perdait connaissance sur un terrain de rugby lors d’un match des Espoirs contre Bordeaux-Bègles.
Victime d’un double plaquage, le jeune joueur Parisien est finalement décédé trois jours plus tard, des suites de ses blessures.
Lors d’un long entretien accordé au quotidien sportif L’équipe, le papa de Nicolas Chauvin, Philippe explique ne pas accepter que l’affaire soit classée sans suite. Il porte plainte. Extrait:
“L’affaire a été classée sans suite et c’est la décision qu’on redoutait. Il me semble logique pour un père, pour la famille d’un défunt, de vouloir comprendre ce qui est arrivé lorsqu’une mort ne paraît pas normale. J’ai à ma disposition la vidéo qui confirme ma démarche. Je me sens aussi le devoir envers Nicolas de tout faire pour que les faits et les responsabilités soient établis. Perdre un enfant, c’est terrible, encore plus quand c’est à cause d’un problème qu’on aurait pu éviter. Alors je prends mes responsabilités en allant plus loin avec cette plainte.”
Selon lui, les deux joueurs qui ont plaqué son fils avaient dans l’idée de le détruite et non pas de le plaquer. Il rajoute que ces deux joueurs n’ont jamais ajusté leur position au moment de plaquer Nicolas. Extrait:
“À vitesse réelle, on voit deux joueurs arriver à grande vitesse sur un joueur qui se saisit du ballon quasiment à l’arrêt. Si on découpe image par image, on voit un double plaquage, enfin plutôt une double collision, parce qu’il ne s’agit pas de plaquages. Les deux joueurs ne viennent pas pour tuer, mais dans l’idée de la destruction plutôt que celle du plaquage. Pour un plaquage, il y a des règles. On se baisse pour prendre l’adversaire sous la ligne des épaules, on enserre l’adversaire, on l’accompagne au sol. Dans le cas de Nicolas, on a deux joueurs qui arrivent à grande vitesse, ne ralentissent pas et se gênent avant le plaquage. Ils n’ajustent pas leur position par rapport à la cible, et l’un des deux fracasse Nicolas avec un coup d’épaule à la tête comme s’il s’agissait d’enfoncer une porte.”
Il estime que la Fédération a une obligation : assurer la sécurité des joueurs. Extrait:
“Si défoncer la tête d’un joueur appartient au jeu, il faut le dire et il faut rapidement que le ministère de la Jeunesse et des Sports retire sa délégation de service public à la FFR. Une Fédération a une obligation : assurer la sécurité de ses pratiquants. Je ne crois pas qu’un coup d’épaule donné à la tête en étant lancé à 20 km/h préserve la sécurité.”
Il rappelle qu’un joueur doit respecter le Code civil et le Code pénal sur un terrain de rugby. Extrait:
“Pour ne plus voir ces gestes, je pense au contraire qu’il faut dire aux joueurs que ça peut aller jusqu’à une procédure au pénal si un geste illégal a des conséquences irréversibles. Sur le terrain, un joueur est un citoyen qui doit respecter le Code civil et le Code pénal. Dans le cadre du sport, il y a des règles qui s’ajoutent. En rugby, c’est la règle 9, sur le jeu déloyal, et elle dit clairement que les joueurs engagent leur responsabilité sur un terrain. Je peux entendre le caractère involontaire, mais il s’est passé quelque chose d’anormal, d’interdit. Et il faut s’expliquer.”
Pour conclure, Philippe Chauvin peste contre les deux joueurs Bordelais qui n’ont rien fait pour éviter ce drame. Extrait:
“Quand il a reçu le ballon, Nicolas a eu un délai de 200 millisecondes pour réagir. C’est-à-dire rien, un temps à peine suffisant pour réagir lors d’un départ de sprint. Il a eu le réflexe, et je suis fier qu’il l’ait eu, de se regrouper, pour protéger ses organes, son foie, son cœur, parce que normalement le choc est là. Pas à la tête. Il n’avait pas d’autre choix que d’agir ainsi. En revanche, ses plaqueurs avaient le choix : de maîtriser leur vitesse, d’organiser leur geste défensif de la meilleure manière possible, de plaquer de manière appuyée mais sécurisée, pour l’un d’eux de ne pas plaquer et de gratter. Ils ne devaient pas intenter d’action pouvant nuire gravement à l’intégrité physique d’un joueur.”
cet homme a parfaitement raison de porter plainte contre les deux brutes et j’ajouterai aussi l’arbitre si il n’a pas porté plainte lui aussi