L’ancien sélectionneur du XV de France, Marc Lièvremont s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer le parcours de l’équipe de France dans cette Coupe du monde au Japon.
Ce-dernier explique notamment que cette nouvelle génération de joueurs doit se prendre en main et doit arrêter de sans cesse se victimiser.
Selon lui, la sortie médiatique négative de Wenceslas Lauret est symbolique de l’état de stress dans lequel se trouvent les joueurs Français. Extrait:
“Cette génération doit se prendre en mains, arrêter de se victimiser et essayer de faire preuve d’autocritique. Ils ont une chance extraordinaire : jouer un quart de finale, ce n’est que du bonheur. Quand tu es un peu acculé, que tu accuses la presse de se réjouir des défaites, ce sont des trucs déjà vécus. Aujourd’hui, il y a en plus les réseaux sociaux, un environnement médiatique peut-être plus fort et un contexte politique assez lourd. Mais j’ai envie de dire : « On s’en fout les gars. » Il faut que les joueurs comprennent que la quasi-totalité des supporters n’attendent qu’une chose : les voir gagner. Qui va se réjouir, à part quelques aigris, d’une défaite du XV de France ? Tout le monde a envie de bander derrière eux. Si la victimisation peut les aider à se prendre en main, à se fédérer, tant mieux. Mais attention à ne pas tomber dans la connerie. Pour moi, la sortie de Wenceslas Lauret, que j’aime bien pourtant, en conférence de presse après le match contre le Tonga (il n’a répondu aux questions que par une phrase : « Je s’appelle Groot »), c’est symbolique de l’état de stress dans lequel se trouvent les joueurs.”
Par ailleurs, il reproche aux joueurs de ne pas assez réaliser leur autocritique. Extrait:
“Mais, depuis Paris, je ne sais pas tout ce qui se passe dans le groupe. Je me fais une opinion à travers la presse, à travers quelques discussions avec les uns ou les autres. Et puis, je suis passé par là, notamment lorsque j’étais sélectionneur. Je sais donc un peu comment ça se passe. Seulement, pour moi, le propre d’un champion, c’est d’abord de savoir faire son autocritique. Et je n’en vois pas beaucoup dans ce groupe. En 2011, ce supplément d’âme était arrivé après le match contre le Tonga. Jusque-là, le groupe vivait bien. Et ce groupe aujourd’hui vit peut-être trop bien, je n’en sais rien… C’est ce que les joueurs disent. Seulement, je sais par expérience que quelques conflits permettent parfois de bouger les lignes. D’une manière ou d’une autre, ce groupe a besoin d’une rébellion. Sans parler, évidemment, de hausser le niveau de jeu avec une meilleure discipline, une meilleure conquête, une gestion des temps faibles plus performante, une animation offensive mieux en place. Ces choses qui nous ont manqué jusque-là.”