Le Stade-Français Paris vit un début de saison catastrophique. Lanterne rouge du Top 14 depuis plusieurs semaines désormais (si ce n’est plusieurs mois), le club de la Capitale craint une relégation en Pro D2 en fin de saison.
Lors d’un long entretien accordé au quotidien régional Le Parisien, le nouveau directeur général du Stade-Français, Thomas Lombard a fait un premier point sur la situation.
Selon lui, ses joueurs ont pris conscience de la situation critique et une transformation a eu lieu. Extrait:
“Il reste maintenant 16 journées, la situation est un petit peu plus préoccupante si on se fie uniquement au classement. Mais une transformation s’est quand même opérée. À Brive (défaite 26-21), on a vu une équipe dominatrice ce qui n’était pas arrivé depuis un certain temps. Dominer Brive chez lui sur des secteurs fondamentaux comme la conquête, la mêlée ou dans l’engagement, ce n’est pas une photographie du Stade Français beaucoup vue cette saison. Ça montre qu’on a du potentiel. Les attitudes au quotidien ont aussi changé. On voit arriver les joueurs avec le sourire, une demi-heure, trois quarts d’heure avant le début de l’entraînement. Ils ne sont plus là pour subir, mais sont impliqués. On a scellé un pacte en se disant qu’on va s’en sortir ensemble. Même si on a fait le choix d’entraîneurs inexpérimentés, ce ne sera pas la faute d’untel ou untel si on se plante, mais de tout le monde. La responsabilité des coachs, joueurs et moi-même, est clairement engagée maintenant.”
Il précise que les joueurs arrivent désormais à l’entraînement avec 45 minutes d’avance. Extrait:
“Quand je vous dis qu’ils arrivent 30 ou 45 minutes avant l’entraînement, ce n’est pas pour regarder leur téléphone dans le vestiaire. Ils vont dans le bureau des coachs pour les aider, leur apporter des solutions. Ils sont passés de concernés à impliqués. On n’est pas 14e par accident, mais avec la grande expérience de certains joueurs, on a largement les moyens d’aller chercher une place plus reluisante. J’avais conscience de la rupture entre un groupe de joueurs et un staff, mais je ne l’imaginais pas consommé à ce point. J’avais pensé un scénario plus idéal, c’est-à-dire essayer de mettre des pansements là où il y avait des hémorragies et de voir si on pouvait continuer comme ça jusqu’à la fin de saison, car il y a déjà eu beaucoup de casse sociale dans ce club.”
Il est ensuite revenu sur la décision du club de licencier l’entraîneur Heyneke Meyer. Il l’affirme : la méthode du technicien ne marchait pas à Paris. Extrait:
“Le match contre le Racing (défaite 9-25), la manière avec laquelle on a été dominé, nous a poussés à la réflexion et nous a, le temps d’une nuit, confortés dans la nécessité de prendre une décision forte. Ce n’est pas aller contre la perception de Hans Peter Wild qui dit que Heyneke Meyer est un très bon entraîneur, et il en reste convaincu. Mais la réalité, c’est que sa méthode ne fonctionnait pas au Stade Français. Vu que le mur constitué par la relégation en Pro D 2 se rapproche à vitesse grand V, on était obligé d’appuyer sur le bouton. Sinon, on joue avec 130 ans d’existence.”
Pour conclure, Thomas Lombard indique avoir reçu de nombreuses candidatures de la part de techniciens pour entraîner le Stade-Français, mais il a préféré faire confiance à Laurent Sempéré et Julien Arias. Extrait:
“On s’est posé la question, mais vous avez un nom ? Mon téléphone a beaucoup sonné, des gens se sont proposés, mais la plupart n’avaient pas entraîné depuis dix ans. Aller chercher quelqu’un qui ne connaît pas le club, va devoir s’acclimater, je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure solution. Et débaucher quelqu’un pour une mission à court terme n’est pas concevable.”