Le staff de Clermont a-t-il joué et triché avec le règlement lors du match de Coupe d’Europe contre les Harlequins, samedi dernier lors de la 6ème journée de la compétition Européenne ?
La question mérite d’être posée car une grosse polémique est née outre-Manche.
On joue la 79ème minute de jeu et une mêlée à 5 mètres de la ligne d’embut de Clermont s’apprête à se jouer. Alors que le jeune pilier droit Sipili Falatea (22 ans) se met en position pour cette mêlée, le manager Auvergnat Franck Azéma fait interrompre le jeu et demande le remplacement de son joueur par Rabah Slimani.
Pour justifier ce remplacement, Franck Azéma indique aux arbitres vouloir vérifier l’état de santé de son pilier, lequel se serait plaint des cervicales et d’une vision trouble juste avant cette fameuse mêlée.
Si la manœuvre est devenue monnaie courante en Top 14 car la Ligue a décidé de privilégier la santé des joueurs et permet donc aux clubs du Top 14 d’effectuer plusieurs changements en cas de suspicion de commotion, en revanche, cette filouterie n’est pas appréciée du côté des clubs Anglais.
Le manager des Harlequins, Paul Gustard estime que ce changement n’est pas juste. Extrait:
“Pour moi, ce n’est pas un changement juste. Je les laisse à leur morale s’ils pensent qu’il fallait changer le joueur.”
Pourtant, comme le montre avec précision le quotidien L’équipe, le jeune pilier Clermontois Sipili Falatea s’apprêtait à disputer cette mêlée. C’est seulement quelques secondes après que Franck Azéma estime que son joueur ne va pas bien. Pendant ce temps-là, Rabah Slimani était encore assis sur le banc Clermontois en doudoune.
Franck Azéma a-t-il voulu assurer cette dernière mêlée du match à quelques mètres de l’embut de l’ASM alors que ses joueurs menaient de sept points ?
Interrogé via le quotidien L’équipe, il dément formellement et affirme avoir voulu prendre soin de son jeune joueur. Extrait:
« Après une mêlée qui s’effondre (à la 72e), Falatea fait passer le message au staff sur le terrain qu’il a mal aux cervicales et voit trouble. Sur l’action qui suit, il prend un coup de tronche dans un ruck. Je perds deux autres avants coup sur coup. Ça faisait beaucoup de signaux d’alarme. Je ne vais pas exposer un gamin qui ne se sent pas à 100% avec une troisième ligne au cul. Pour moi, c’est du bon sens de protéger ce joueur. Si je ne le sors pas, il peut y avoir un souci. Et on va dire “On ne l’a pas sorti alors que…” »
Par ailleurs, Franck Azéma estime que son joueur s’est positionné pour faire la mêlée à la 79ème minute car il ne voulait pas s’échapper, et par orgueil.
Le journal précise que d’un point de vue réglementaire, l’ASM a tout a fait le droit de faire sortir son joueur s’il estime que celui-ci est touché. Reste à savoir si cette manœuvre a été réalisée d’une manière honnête ou d’une manière stratégique.
L’EPCR a jusqu’à ce mercredi soir pour citer le club dans cette affaire. Mais selon la dernière tendance, l’ASM ne devrait pas être inquiété.