Isabelle Gély connaît très bien le pilier droit du XV de France, Mohamed Haouas, pour avoir été sa responsable pédagogique à Montpellier.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique de vendredi, celle-ci est revenu sur le parcours houleux du joueur du MHR qui a réussi à percer jusqu’à devenir titulaire en équipe de France.
Lorsqu’il est arrivé à Montpellier, il était en plein milieu de ses “affaires”. Extrait:
« Quand on m’a demandé de veiller sur lui, il était en plein milieu de ses affaires. Il avait déjà effectué deux ou trois jours de détention. Son avocat avait obtenu un accord avec le juge et le procureur : si on le sortait du quartier, il restait libre. Il fallait le tenir sinon il serait de nouveau enfermé. Ce n’était pas la bonne solution pour lui. »
Elle affirme qu’une relation de confiance s’était installée entre lui et elle. Extrait:
« Il m’avait parlé de ses affaires. Il reconnaissait avoir fait quelques bêtises mais, pour le coup, il m’avait dit qu’on lui faisait porter un chapeau qu’il n’avait pas à porter. Momo ne supporte pas l’injustice. Il a bien compris que l’on s’engageait en son nom. Il m’a donné sa parole et je le croyais sans arrière-pensée. Une relation de confiance s’est installée. L’armée est arrivée à point nommé. Je lui ai fait signer une convention avec la marine qui recherchait des piliers. »
Isabelle Gély l’affirme : Mohamed Haouas a également été pris à partie par des spectateurs qui lui ont préféré des attaques racistes. Extrait:
« Beaucoup ont essayé de le faire craquer, notamment des spectateurs. Il a subi des attaques racistes. Ce n’était ni le premier ni le dernier malheureusement. J’avais peur, parfois, car je le savais impulsif. »
Mais depuis qu’il est papa, Mohamed Haouas a un comportement exemplaire et donne le meilleur de lui-même. Extrait:
« Mais il a su se recentrer sur le jeu. Il s’était fixé pour mission de rendre fier sa maman et son petit frère. Maintenant qu’il est marié et papa, il fait tout ça pour son petit garçon. C’est sa raison de vivre. C’est un gamin qui a choisi de passer du bon côté de la barrière et qui a fait confiance aux bonnes personnes au bon moment. Mais tout ce qui lui est arrivé, il ne le doit qu’à lui-même. Il y en a beaucoup d’autres à qui l’on a donné la même attention et qui n’ont pas saisi leur chance. »