L’arbitre de Top 14, Thomas Charabas est médecin urgentiste dans la vie de tous les jours.
Forcément, ce-dernier est actuellement largement sollicité en raison de l’épidémie de Coronavirus qui touche la France et l’Europe de manière générale.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique de ce jour, Thomas Charabas a expliqué travailler actuellement à l’hôpital de Bayonne pour prendre en charge les contaminés du Coronavirus.
Dans un premiers temps, celui-ci affirme que l’hôpital de Bayonne a la chance – pour le moment – de ne pas être saturé comme c’est actuellement le cas dans le Grand-Est. Pour l’heure, le flux de patients est contrôlé. Il s’attend cependant à une vague de malades dans les jours à venir et se tient prêt.
Il explique pourquoi le confinement a un bon effet pour le personnel soignant. Extrait:
“La difficulté dans le contexte du moment, c’est que les urgences « tout venant » existent toujours. Les gens font toujours des AVC, ont toujours des problèmes cardiaques, respiratoires… Mais on se rend compte que l’activité est tout de même moins importante, certaines présentations spontanées ont disparu, ou sont redirigées efficacement vers d’autres services. Pour nous, c’est un des bons effets du confinement, il y a des pathologies qu’on ne voit plus, ou presque. Comme les gens sortent moins et font mois de sport, il y a moins de traumatismes, moins d’accidents de voiture, de choses comme ça…”
Concernant le Coronavirus en lui-même, pour l’heure, il affirme que l’hôpital de Bayonne gère des dizaines de cas. Extrait:
“On évite de communiquer les chiffres, pour ne pas contribuer à générer de la psychose. Disons que nous gérons quelques dizaines de cas, mais que nous sommes encore loin d’installer un hôpital de campagne sur le parvis.”
S’il reste encore en contact avec le rugby et certains arbitres, il précise cependant que le rugby reste le cadet de ses soucis en cette période de crise sanitaire. Extrait:
“On continue d’appeler et d’échanger avec certains arbitres, pour se donner des nouvelles et parfois pour en rassurer certains qui s’inquiètent un peu de la situation ! Il y a quelques hypocondriaques dans notre corporation ! (rires) Mais j’avoue qu’au vu de l’actualité, je ne me passionne pas au sujet des réflexions pour savoir quelle formule adopter pour terminer le championnat. J’ai d’autres préoccupations en ce moment.”
Thomas Charabas craint-il d’être contaminé en étant en contact avec les malades ? Il ne veut pas y penser. Extrait:
“En ce qui me concerne, je suis jeune, mais je comprends que certains de mes confrères plus âgés puissent se poser des questions, sachant que des premiers décès ont été constatés au sein du personnel soignant. On essaie de faire attention au moment des habillages et des déshabillages, à se laver régulièrement, à respecter à la lettre les gestes barrière. À l’apparition du moindre signe, on doit se faire dépister. Mais si nous, médecins, commençons à avoir peur, on ne s’en sortira pas… Nous avons des dépistages qui confirment ou infirment si nous sommes touchés ou pas par le virus. Et si le test nous le permet, pas de souci, on revient sur le terrain. Sinon, on observe une période de repos avant d’y retourner… “