L’arbitre et urgentiste Thomas Charabas s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce vendredi pour évoquer la crise sanitaire qui touche le pays.
Lorsque le journaliste lui indique qu’il n’y a jamais eu autant d’experts en infectiologie sur les réseaux sociaux depuis le début de l’épidémie, Thomas Charabas en fait l’analogie avec l’arbitrage.
Selon lui, c’est exactement la même situation avec l’arbitrage en Top 14 où de nombreux experts s’expriment chaque week-end sur les réseaux sociaux pour pester contre des décisions arbitrales. Extrait:
“Concernant la crise sanitaire, un collègue arbitre du Top 14 me parlait de la crise actuelle, et m’avançait des « y avait qu’à », « fallait qu’on » en fondant son raisonnement sur ce que rapportaient les réseaux sociaux. Je lui ai répondu : « Et quand les réseaux sociaux disent que tu es nul, tu crois qu’ils ont le niveau d’expertise pour le faire ? Là, c’est la même chose ! » Devant cet argument, il a fini par tomber d’accord avec moi. Et pourtant, il est dur en négociation ! Le rugby est un sport compliqué ! C’est très difficile pour le profane d’expliquer les raisons objectives de la défaite d’une équipe. Pourquoi elle a mal utilisé le jeu au pied, pourquoi elle a été dominée en conquête, pourquoi elle n’a pas réussi à conclure telle ou telle occasion… C’est pourquoi, ces gens-là se réfugient sur les décisions arbitrales parce qu’ils les voient avec un côté manichéen. Pour eux, une décision arbitrale, c’est noir ou blanc, et en plus, de l’extérieur, on a l’impression que c’est facile. Et c’est vrai qu’on a l’impression d’assister à la même chose en ce moment sur les réseaux sociaux au sujet de la gestion de la crise sanitaire…”
Pour en revenir à la situation sanitaire, il demande qui connaissait la chloroquine et le professeur Raoult avant l’épidémie. Extrait:
“Voilà comment certaines situations prennent de l’ampleur, selon l’éclairage qu’on leur donne… Et pour en revenir à la médecine, on est en plein là-dedans au sujet de la chloroquine. Qui avait déjà entendu parler de ce médicament voilà trois semaines ? Qui connaissait le professeur Raoult il y a quinze jours, à part dans les milieux de la science et de la médecine où il est une sommité ? Je ne dis pas que la situation et les débats n’existent pas, au contraire. Simplement que certains sont mis en exposition plus que d’autres, ce qui ne contribue pas à évoluer dans la sérénité. Le jeu médiatique et politique ne doit pas précipiter et forcer les décisions…”