La Fédération Française de Rugby souhaite profiter de cette malheureuse crise sanitaire pour revoir l’agencement du calendrier du Top 14 et l’homogénéiser avec le calendrier des championnats de l’hémisphère Sud.
Autrement dit, la FFR songe à ce que la saison de Top 14 débute au mois de janvier pour se terminer au mois de juillet, et se calquer ainsi sur le calendrier du Super Rugby.
Reste que cette idée n’est pas du tout validée par le président de la Ligue Nationale de Rugby Paul Goze.
Lors d’un entretien accordé au quotidien sportif L’équipe, Paul Goze a dévoilé les trois raisons pour lesquelles il n’est pas du tout pour un changement de calendrier. Extrait:
“Cette réflexion dure depuis vingt-cinq ans et ressort régulièrement en temps de crise. C’est d’ailleurs cette réflexion qui a fait prendre comme décision à feu l’International Rugby Board de rendre le rugby professionnel, pour éviter que ne se montent des compétitions dans tous les sens. Première réflexion : le fait de modifier la saison dans une année civile ne changera pas le nombre de semaines qui la compose. Il y en aura toujours 52 avec un nombre de matches à faire rentrer. Seconde réflexion : la transformation de la saison est une fausse bonne idée puisque faire partir des compétitions en février pour se terminer en septembre ferait que le rugby, en Europe, se retrouverait en confrontation directe avec des événements sportifs majeurs : Grands Chelems de tennis, Coupes du monde de football, Tour de France, Jeux Olympiques… Tous ces événements se déroulent entre mai et septembre, ce qui réduirait la place médiatique du rugby sur cette fenêtre et donc diminuerait sa valeur. J’en veux pour preuve que la première Coupe du monde en 1987, qui s’était jouée au mois de juin, a été décalée à l’automne en 1991, pour justement qu’elle n’entre pas en confrontation avec d’autres grands rendez-vous.
Enfin, troisième réflexion : je n’imagine pas qu’à un ou deux ans de la Coupe du monde 2023, il faille procéder à des chamboulements énormes dans le rugby mondial. Je comprends les problèmes auxquels sont confrontés les Fédérations dans cette période et c’est de la responsabilité de World Rugby de gérer avec elles la situation. Mais ils doivent également prendre en compte les compétitions de clubs car au final il y a un seul calendrier ; j’attends donc un dialogue et une recherche d’équilibre. Les compétitions domestiques ne peuvent en aucun cas être la variable d’ajustement du calendrier mondial.”