Le président du LOU Rugby, Yann Roubert s’est confié via Rugbyrama pour évoquer la crise financière qui frappe le rugby Français en cette période de pandémie.
Ce-dernier indique que tous les clubs vont être très durement touchés par cette crise économique.
Il affirme que les joueurs devront se montrer solidaires en diminuant leurs salaires comme tout le monde. Il indique que toutes les économies faites seront les bienvenues. Extrait:
“La situation est très lourde de conséquences pour l’ensemble des acteurs du rugby. Elles vont être très lourdes et l’impact serait énorme, dramatique pour certains, c’est une évidence. Cela demandera des efforts à tous. Joueurs compris ! Il n’est nullement question qu’ils soient l’unique variable d’ajustement pour retrouver une situation à l’équilibre, mais toutes les charges doivent être réduites, y compris la masse salariale. Et cela nous empêchera de faire des investissements, de recruter ou d’envisager certains travaux ou actions. Toutes les économies qui peuvent être faites doivent être faites, il en va de la survie de certains clubs et du championnat. On ne se pose pas encore la question du marquee player, mais plutôt celle de la réduction des charges, car ce dispositif ne va pas forcément dans ce sens. Pourquoi pas, à terme, mais la question n’est pas d’actualité.”
Il estime que certains clubs de rugby pourraient même y laisser leur peau. Extrait:
“Tous les clubs vont y laisser des plumes. Les conséquences seront lourdes pour tous. Il y en a peut-être qui vont y laisser leur peau. Je pense que l’impact est considérable pour l’ensemble du rugby et cela va avoir un impact durable sur nos situations économiques. Mais le rugby n’a pas l’exclusivité des soucis ! C’est un des secteurs qui est touché, comme des tas d’autres. On comprend bien que le rugby ne soit pas prioritaire ou même le sport d’une manière générale.”
Par ailleurs, le président du LOU Rugby explique pourquoi le club Lyonnais est particulièrement touché par cette crise financière et précise que l’actionnaire principal est très durement touché. Extrait:
“Il est impossible d’avoir des chiffres précis à l’heure actuelle parce que l’on ne sait pas comment on va s’en sortir mais il est très simple de voir que les conséquences seront très lourdes. Nos revenus sont passés de 100% à 0%. On vit de matchs et d’événements qui se passent au Matmut Stadium de Gerland, de restaurants et de boutiques. Notre chiffre d’affaires est passé à 0 depuis la mi-mars, et d’une manière pas anticipée. Le dispositif de chômage partiel nous permet de réduire les charges mais pas totalement parce que la partie qui reste à charge est importante. On ne pourra pas assumer ces dépenses continuellement sans le moindre revenu. On aura besoin de l’aide de tous. Nous comme tous les autres clubs. Le LOU Rugby et son actionnaire principal, GL Events, ont la chance de sortir d’une belle année. Mais pour notre actionnaire, la situation est très lourde car c’est un groupe d’évènementiel. On sera impacté au même titre que tous les autres clubs.”
Il l’avoue : le recrutement du LOU est actuellement à l’arrêt. Extrait:
“Le recrutement ? Tout est en stand-by. On a besoin de savoir quelle sera notre situation et quels seront nos moyens à l’issue de cette crise.”
Pour conclure, Yann Roubert affirme que la Ligue et les clubs ont absolument besoin du dernier virement des droits télé de Canal + pour s’en sortir. Extrait:
“Il est évident que les droits TV, au même titre que les revenus de sponsoring ou de billetterie, feraient un défaut cruel et viendraient empirer une situation qui est déjà grave. Après, je pense que Canal a montré que depuis que le rugby est professionnel qu’il était un partenaire fidèle et loyal de la LNR, d’où l’idée d’essayer de trouver des solutions pour proposer des matchs, même si le contexte est très d’une manière générale à tous les passionnés de rugby. On en aura envie et besoin. Il ne faut pas négliger le fait que permettre à notre diffuseur de diffuser les matchs les plus importants, donc si on peut en recaler, c’est important de pouvoir tenir des phases finales, quel que soit le format et la date. C’est ce qui est important. On sera tous heureux de reprendre le rugby, quel que soit la date, l’endroit ou la formule, pour avoir un épilogue.”