Soyons clairs : si la Ligue Nationale de Rugby souhaite à tout prix organiser des phases finales malgré une situation sanitaire pas loin d’être chaotique, c’est bien pour des raisons financières.
Sans la tenue de ces phases finales, le diffuseur Canal + ne versera pas le dernier virement de 15 millions d’euros de droits télé à la Ligue.
Dans le même temps, l’organisation de ces phases finales rapporterait en moyenne 10 millions d’euros à la LNR en terme de billetterie, sponsoring et hospitalité.
Le calcul est donc simple : si les phases finales pouvaient se tenir, la Ligue engrangerait environ 25 millions d’euros. Sans phases finales, c’est une perte sèche de 25 millions d’euros.
La priorité absolue de la Ligue est d’organiser ces phases finales avec des spectateurs dans les tribunes, d’où l’idée de les organiser à la fin du mois d’août, une fois que les interdictions de rassemblement seront (probablement) levées.
Quand bien même ces interdictions seront levées, les supporters auront-ils envie de se masser dans des stades quand on sait combien cette épidémie a fait de victimes en quelques semaines seulement ?
Dans son édition du jour, le Midi Olympique reprend une enquête réalisée par Ipsos/Sopra Steria. Les résultats sont parlant : 80% des Français interrogés sont favorables à ce qu’après le confinement, les regroupements de plus de cent personnes soient toujours interdits durant plusieurs mois encore.
La Ligue Nationale de Rugby pourrait donc rencontrer des difficultés à remplir les stades en cas de phases finales, même à la fin du mois d’août. C’est aussi peut-être pour cette raison que la LNR a décidé d’annuler l’organisation des demi-finales à Nice.
Avec des demi-finales à domicile, les stades pourraient se remplir plus facilement. En revanche, concernant la finale au Stade de France, la situation s’annonce autrement plus compliquée.