L’arbitre de Top 14, Laurent Cardona s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de lundi dernier pour évoquer l’option envisagée par la Ligue Nationale de Rugby qui serait d’organiser des matches à huis clos si la saison 2020 / 2021 ne pouvait pas reprendre avec du public dans les tribunes.
Laurent Cardona l’affirme sans détour : si son arbitrage ne changera en aucun cas que ce soit avec ou sans public, il préfère largement diriger un match avec des supporters dans les gradins plutôt que dans un stade totalement vide.
Il en profite pour affirmer se faire copieusement insulter dans certains stades du Top 14, et cela avant-même le début du match. Mais il ne dévoile pas les stades en question. Extrait:
“Je comprends les raisons économiques qui poussent les instances à envisager une reprise des championnats à huis clos, mais j’ai le sentiment que ça dénaturerait totalement notre rugby. Ensuite, pour être très honnête, je pense que les supporters manqueront plus aux joueurs qu’aux arbitres. Les joueurs sont portés par le public. Pour nous, un stade vide, ça ferait bizarre, mais ça ne changerait rien à notre arbitrage. Soyons honnêtes, la pression du public existe. Mais à haut niveau, on parvient à se mettre dans une bulle. Ça faciliterait peut-être notre tâche dans certains stades que je ne nommerai pas et où on se fait insulter de tous noms d’oiseaux avant même d’avoir donné le premier coup de sifflet.
Mais à titre personnel, je vais préférer un stade plein, ultra-chauvin, plutôt qu’une enceinte vide. Si c’est cette solution du huis clos qui est adoptée, j’espère qu’elle ne sera que provisoire et très courte. Ça n’engage pas les arbitres de la FFR, ce n’est que mon avis personnel et je n’ai pas tous les éléments économiques liés aux droits TV, mais je serai plutôt favorable à un début de saison décalée avec des spectateurs dans les stades plutôt que des huis clos. Pour moi, à la télévision, on voit le sport, dans un stade plein, on le vit. Mais j’irai arbitrer, quelles que soient les conditions. Et si c’est dans un stade à huis clos, au moins, on n’entendra pas les entraîneurs parler d’arbitrage à la maison (rires)”