Le président du Castres Olympique, Pierre-Yves Revol s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique de ce lundi pour évoquer la crise économique qui frappe le rugby Français.
Ce-dernier se demande si l’escalade des montants des salaires en Top 14 est réellement justifiée. Il explique que les agents ne sont pas responsables de cette forte hausse des salaires. Selon lui, ce sont les présidents qui en sont les responsables.
Pour le président Castrais, il est urgent que le plafond du Salary Cap soit abaissé afin de faire diminuer l’escalade des salaires au sein du Top 14. Extrait:
“La remise en question doit être plus large au sein des clubs. Car qui est responsable des salaires ? C‘est facile comme je l’entends trop souvent de reporter sur les agents la responsabilité de l’inflation salariale. Ils cherchent à optimiser la rémunération de leurs joueurs, c’est un fait, mais c’est l’essence de leur métier. Ils peuvent être plus ou moins sérieux, plus ou moins coquins, mais au final c’est bien le président qui signe le contrat et personne d’autre.
Lorsque j’ai mis en place le salary cap en 2008, tout le monde n’était pas d’accord et notamment les clubs qui à l’époque dominaient le Top 14. Aujourd’hui le principe est généralement admis mais le salary cap n’est pas assez contraignant. Il faut le baisser significativement. Cette crise est exceptionnelle, certes, mais elle met en exergue la fragilité de nos structures et ce serait beaucoup plus grave si le gouvernement n’avait pas mis en place des mesures d’accompagnement importantes, notamment celles du chômage partiel qui permettent de bien limiter la casse cette saison.”
A la limite, Pierre-Yves Revol préfère qu’un marquee player soit accordé à chaque club du Top 14 et que le salary cap soit abaissé que de voir le plafond salarial être encore si élevé pendant les saisons à venir. Extrait:
“Malgré ce salary cap, nous sommes le pays qui rémunère le mieux ses joueurs. Est-ce justifié ? Autre question : si nous abaissons le salary cap, le rugby français des clubs ou de l’équipe de France vont-ils perdre leur compétitivité ? Pour moi, la réponse est non. Notre environnement concurrentiel, pour les clubs, c’est principalement l’Angleterre et les Celtes, et globalement ils rémunèrent moins que nous. Il ne vous a pas échappé qu’aucun joueur Français n’évolue dans ces pays actuellement et ce n’est pas un hasard. Alors, me dira-t-on, vous aurez moins de stars et nous serons moins attractifs pour la télé et le public. C’est très discutable, mais à la limite on peut accorder une dérogation par club pour un joueur, le fameux « Marquee Player ». Pourquoi pas, si cela peut permettre un consensus suffisant sur l’essentiel. L’histoire récente nous a prouvé que les plus gros budgets n’étaient pas toujours au rendez-vous en fin de saison.”
Il reste cependant conscient que cette diminution du plafond salarial ne sera pas simple à mettre en place. Extrait:
“OK, ce n’est pas simple à mettre en œuvre. Il faut y arriver par étapes, sur deux saisons par exemple, avec un dispositif transitoire s’il le faut. Si la volonté est là, nous y arriverons.”