Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, le pilier gauche du XV de France, Jefferson Poirot a justifié sa décision de tirer un trait sur sa carrière internationale à seulement 27 ans.
Ainsi, le joueur de l’Union Bordeaux-Bègles indique que sa motivation pour défendre les couleurs de l’équipe de France s’est évaporée à l’issue de la Coupe du monde au Japon.
Dès la fin du quart de finale contre le Pays-de-Galles, Jefferson Poirot a senti une grosse baisse de motivation pour les années à venir. Extrait:
“Quand la compétition s’est terminée, quelques minutes après le coup de sifflet final, j’ai ressenti un vide. Ça s’est fait en une fraction de seconde. Les quatre années que je venais de vivre ont été très éprouvantes, j’avais fait de nombreux sacrifices et j’avais comme l’impression que j’aurais du mal à me projeter sur les quatre années suivantes. Je sentais que je n’avais plus la même motivation. Tout de suite, je pense à mettre fin à ma carrière internationale. J’en parle à ma femme, à quelques amis proches. Mais je me dis aussi que la déception et l’émotion de l’élimination priment sans doute. Que je dois me laisser le temps de la réflexion. Au final, je sens que ma motivation n’est pas au maximum. Je me suis toujours promis de venir en équipe de France à 100 %, de ne pas mentir. Les Bleus, c’est le Graal. Je ne veux pas y aller juste pour prendre ma cape et ma prime.”
Il s’est finalement laissé le temps de la réflexion lors du dernier Tournoi des Six-Nations. Mais à l’issue du match contre l’Italie, il prend sa décision : les Bleus, c’est terminé.
Jefferson Poirot affirme qu’il n’avait qu’une seule hâte : que le match contre l’Italie se termine, alors qu’il était remplaçant. Extrait:
“La décision, je la prends après le match face à l’Italie. Je sais que je ne suis pas le même joueur que lors des quatre dernières années. Je ne peux pas l’accepter. Je l’ai dit au staff lors du débrief du match. J’ai fait une entrée en jeu qui ne me ressemble pas. On peut passer à côté d’un match. Mais là, j’ai le sentiment de ne pas avoir tout fait pour que ça se passe bien. C’est ce qui me dérange. Je me souviens que j’étais pressé que le match se termine. Ça ne m’était jamais arrivé. Ce n’est pas normal, d’autant que j’étais remplaçant. Normalement tu veux que ça dure pour prouver. J’ai été touché car ça ne correspond pas à mes valeurs.”