Dimanche dernier, le pilier gauche Jefferson Poirot a annoncé mettre un terme à sa carrière internationale à seulement 27 ans, lassé du calendrier et de la cadence devenue trop soutenue entre le Top 14 et les matches internationaux.
Interrogé dans les colonnes du journal L’équipe, le pilier de l’Union Bordeaux-Bègles a également expliqué ne jamais avoir progressé depuis ses débuts avec les Bleus à l’âge de 23 ans.
Selon lui, il n’a jamais été à 100% sur le terrain même s’il se donnait à 100% lors des entraînements. Extrait:
« L’équipe de France, c’est bien, mais entre mes débuts à 23 ans et aujourd’hui, j’ai la sensation de ne jamais avoir progressé. C’est toujours une course contre la montre entre le club et l’équipe de France. Même si je me suis toujours donné à 100 %, finalement, j’avais l’impression d’être à 50 % en club et en bleu. »
Par ailleurs, Jefferson Poirot avoue avoir rejoint à de nombreuses reprises le CNR de Marcoussis avec la boule au ventre, notamment lorsque les défaites s’enchaînaient. Extrait:
« L’usure s’est faite aussi à cause des défaites en cascade. On n’a pas beaucoup gagné. Il y a eu beaucoup de défaites à s’arracher les cheveux, des moments frustrants. Ces désillusions pèsent dans la balance. Parfois, je montais à Marcoussis avec la boule au ventre. Tu te dis : “Et si on perd encore ?” C’était devenu un cercle vicieux. Avec plus de victoires, ça aurait été différent. Il y a aussi les blessures, les cadences. Ces quatre années en bleu ont été éprouvantes. Je me sens usé mentalement. Je souhaite donc me recentrer sur ma famille et mon club afin de ne plus être loin de mes bases. »