Comme révélé récemment, la DNACG a récemment rendu visite au club de Montpellier pour interroger certains joueurs au sujet de leurs rémunérations.
C’est le Salary-Cap manager qui a travaillé pendant de longues semaines sur le club de Montpellier afin de vérifier si le MHR a bien respecté le Salary Cap lors de la saison 2018 / 2019. Et selon les dernières informations, des irrégularités importantes ont été relevées.
Le journal L’équipe revient plus en détails sur les rémunérations de trois joueurs qui posent problème à Montpellier, à savoir Louis Picamoles, Johan Goosen et Aaron Cruden.
Le premier dossier concerne Louis Picamoles. C’est en juin 2017 que le président Mohed Altrad arrive à faire revenir le troisième ligne international au MHR.
Pour convaincre le joueur de revenir à Montpellier, Mohed Altrad a travaillé main dans la main avec le président de la Fédération Française de Rugby : Bernard Laporte. Ce-dernier souhaitait – à l’époque – verrouiller les joueurs du XV de France en leur proposant des contrats Fédéraux.
Ainsi, dans l’accord trouvé avec Mohed Altrad, la Fédération Française de Rugby avait accepté de payer la moitié du salaire de Louis Picamoles. Cette manœuvre permettait notamment au MHR de proposer un salaire très confortable au puissant troisième ligne, aux alentours des 800 000 euros par saison contre 750 000 aux Harlequins.
Mais le projet des contrats Fédéraux est très rapidement tombé à l’eau. Au final, c’est le joueur qui a perdu gros puisque Montpellier a uniquement payé la part qui devait être la sienne et n’a pas comblé la part de la Fédération Française de Rugby.
Par conséquent, au lieu de toucher 800 000 euros par saison, Louis Picamoles a dû se contenter de 450 000 euros par saison, soit 300 000 euros en moins qu’en Angleterre. Pour pallier une partie du manque à gagner, Louis Picamoles a obtenu une prime de la part du MHR.
Selon les informations exclusives du journal L’équipe, les dirigeants de Montpellier ont envisagé de proposer à Louis Picamoles un contrat d’entraîneur au centre de formation, à l’issue de sa carrière. Le joueur aurait ensuite signé une rupture conventionnelle de contrat qui lui aurait permis de récupérer l’argent manquant à son contrat de joueur. Cela aurait eu l’avantage d’esquiver le salary-cap. Le seul défaut de cette manœuvre ? Louis Picamoles aurait dû attendre pour percevoir son salaire.
Mais très rapidement, cette information a formellement été démentie par les proches du joueur. La DNACG enquête.
Du côté d’Aaron Cruden, c’est une autre opération mise en place par Montpellier qui pose problème à la DNACG. L’international Néo-Zélandais aurait été payé 70 000 euros pour tourner un clip promotionnel en faveur d’une entreprise spécialisée dans la confection de bouchons de liège… qui siège au Portugal !
Interrogé à ce sujet via le journal sportif, le directeur de la communication de l’entreprise de bouchons de liège n’a jamais voulu s’exprimer sur ce dossier. De son côté, le club de Montpellier explique n’être en aucun cas impliqué dans cette opération de droits à l’image.
L’avocat du club en dit davantage sur le sujet. Extrait:
« Le salary-cap manager a échafaudé un scénario au prétexte que les vignobles Jeanjean (partenaires officiels du MHR) ont un lien avec Amorim. Il en déduit qu’une partie du salaire de Cruden a été payée par Amorim, sans apporter la preuve d’un paiement d’Amorim à Cruden dont le MHR aurait connu l’existence. »
Autre opération qui pose question concernant Aaron Cruden : le joueur Néo-Zélandais a accepté de très faibles indemnités au moment de casser son contrat avec le MHR alors qu’il lui restait un an de contrat.
Problème : au moment de rester à Montpellier en tant que joker Coupe du monde, Aaron Cruden a perçu un salaire bien plus élevé que ce qu’il percevait lorsqu’il était en contrat “officiel” avec le MHR. Or, tout le monde sait que le salaire d’un joker Coupe du monde n’entre pas dans le calcul du Salary Cap. Là encore, il pourrait s’agir d’une manœuvre utilisée par Montpellier pour diminuer son plafond salarial.
Enfin, le dernier joueur ciblé est le polyvalent trois-quarts Sud-Africain Johan Goosen.
Au Racing 92, le Springbok touchait 550 000 euros par saison, soit près de 46 000 euros par mois. Lorsque Johan Goosen a accepté de rejoindre Montpellier après avoir fuit la France pour échapper à son contrat avec le Racing 92, le Sud-Africain a accepté un salaire de 15 000 euros mensuels, soit moins d’un tiers de ce qu’il touchait en région Parisienne.
L’ex-agent de Johan Goosen a confié au journal L’équipe que son joueur avait reçu une offre de 700 000 euros annuels de la part de Montpellier. Pourquoi le Sud-Africain émarge-t-il donc seulement à 200 000 euros la saison ?
La DNACG estime qu’il existe forcément une rémunération annexe qui échappe donc au calcul du Salary Cap.
Voilà trois dossiers sur lesquels le club de Montpellier pourrait se retrouver en grande difficulté s’il n’arrivait pas à répondre avec succès à toutes les questions des gendarmes financiers.