Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié a récemment annoncé qu’il ne comptait pas faire tourner son équipe lors des matches de la tournée d’automne.
Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique sur l’élargissement de la fenêtre internationale, le manager du Stade-Toulousain, Ugo Mola a indiqué que les clubs avaient déjà fait énormément de sacrifices.
Il ne comprend pas à quoi serviront les matches des Bleus contre l’Italie, l’Ecosse ou encore les Fidji. Selon lui, ces trois matches ne sont vraiment pas nécessaires. Extrait:
“Les clubs font des sacrifices. Entre la ligne manquante en bas du Brennus et deux matchs loupés en Argentine, c’est quoi le plus marquant ? Moi, je sais. Il n’y a pas de champion cette année, pas sûr que chacun en mesure la portée. On t’explique trois mois plus tard que ce n’est pas très grave mais que les deux matchs en Argentine mettent en péril le Mondial 2023. J’ai du mal à me dire qu’on vit dans le même monde. Le pas a été fait par les présidents qui ont donné deux matchs de plus. Pour moi, ils étaient déjà de trop. Eux veulent absolument les trois… Préparent-ils tous au très haut niveau ? Parce qu’on a l’impression de l’extérieur que, pour leur nouvelle compétition, il y a le chapeau 1 d’un côté et le chapeau 2 de l’autre. On va affronter l’Italie, l’Écosse et les Fidji. C’est vraiment indispensable ? Raisonnablement, un mec qui joue quatre matchs pleins durant l’automne, n’est-ce pas le maximum ? Je le crois. On parle d’économie, de risque de mésaventure sportive mais on oublie un truc majeur : la santé.”
Ugo Mola prend l’exemple de son demi-de-mêlée Antoine Dupont qui revient toujours blessé après les matches du XV de France. Extrait:
“Antoine Dupont, ce n’est pas compliqué. Trois ans de sélection et il ne revient pas d’une période internationale sans blessure : le genou, le dos, l’épaule. Parce qu’il s’expose, qu’il est visé et qu’il ne joue pas à moitié. En moyenne, tu perds la moitié de tes internationaux, pour des blessures plus ou moins graves, sur les périodes en sélection.”
Le coach Toulousain se demande finalement s’il ne vaut pas mieux recruter des joueurs étrangers pour constituer une solide équipe en période de doublons. Extrait:
“Ne vaut-il pas mieux avoir les quatorze étrangers autorisés sur ma liste professionnelle pour faire une équipe bis non française sur les doublons s’ils représentent la moitié de la compétition ? En le disant, je n’y crois pas, ce n’est pas ma conviction profonde. Mais on peut vite prendre ce raccourci, puisque ce serait plus simple. Un jeune Français, qui fait un stage du lundi au jeudi, car il y a quatre blessés, sans apparaître sur une feuille de match, vaut 30 % de plus. Et il n’est même pas international. C’est la réalité du marché. On essaye de s’en protéger avec des grilles et des étapes à franchir chez nous. Mais, si un mec ne l’accepte pas, il part. C’est déjà arrivé.”