Le président du Stade-Toulousain, Didier Lacroix s’est confié via RMC Sport pour évoquer la guerre qui fait rage entre la Ligue Nationale de Rugby et la Fédération Française de Rugby au sujet du calendrier international.
Pour le patron du club de la Ville Rose, il est primordial que des discussions aient lieu entre le staff du XV de France, la Fédération Française de Rugby, la Ligue Nationale de Rugby et les clubs du Top 14.
Il estime qu’un accord peut-être trouvé. Extrait:
“On ne vit pas sous le même toit, mais les relations peuvent véritablement exister. Il faut qu’on discute de ça, il faut qu’on discute de leurs besoins. Ils ont envie de s’entraîner avec quarante joueurs, c’est légitime. Aujourd’hui, dans les textes, c’est trente. Comment on compose avec les dix autres joueurs? Est-ce qu’on compose avec dix autres joueurs qui vont faire défaut à leur club ou pas? Je pense que c’est des choses sur lesquelles on peut réellement discuter.”
Il souhaite que le staff de l’équipe de France puisse poursuivre à travailler correctement, et qu’un accord soit trouvé avec les clubs du Top 14. Par exemple, il indique qu’un joueur comme Antoine Dupont ne pourra pas jouer tous les matches de toutes les compétitions.
Il souhaite trouver un juste milieu pour ne pas user et blesser les joueurs trop sollicités. Extrait:
“Je demande de l’ouverture à la discussion. Qu’ils puissent continuer à mettre en place une équipe de France performante, avec des éléments du Stade Toulousain, tant mieux pour eux. Maintenant, il faut qu’ils puissent arriver à comprendre les intérêts de chacun. Il est compliqué, juste après une année de Coupe du monde, de se retrouver avec le même nombre de matchs, de sollicitations, pour nos joueurs. Je pense que dans la discussion, selon la nature des matchs qu’ils vont jouer, de leur importance, il y a certainement une alternance. L’équipe de France va jouer quatre, cinq matchs. Peut-être plus. Mais tous les joueurs ne vont pas tout jouer ! Antoine Dupont ne va pas jouer tous les matchs de Top 14, tous les matchs de phases finales de Coupe d’Europe 2019-2020, tous les matchs de Coupe d’Europe 2020-2021 et tous les matchs de l’équipe de France. Ce n’est pas possible ! Sinon, non seulement il ne va pas être bon et en plus il risque de se blesser. Mais avant de penser à la blessure, il ne sera pas forcément performant.”
Une chose est sûre : Didier Lacroix souhaite privilégier le dialogue plutôt que laisser traîner un conflit ouvert qui pourrait dégénérer à terme. Extrait:
“Je pense au plus profond de moi-même qu’il vaut mieux un consensus et de la discussion qu’un conflit ouvert. Ça ne m’empêche pas d’être un homme de conviction. Un homme qui, quand son club ou son équipe est en danger, sait dire profondément non. Maintenant, il y a des discussions. Il y a des voies juridiques. Des voies de presse pour certains qui utilisent la provocation. Je ne suis pas sûr dans ces moments-là que c’est ce qui fait avancer les choses. Oui, tout ce que je vais pouvoir faire pour arriver à des situations consensuelles, apaisées, plutôt que conflictuelles, qui ne sont même pas comprises par le grand public, parce qu’il fait parfois aussi être lisible, je le ferai. Pourtant, on ne peut pas imposer à des gens qui ne s’entendent pas d’être les plus grands amis du monde. Il faut être lucide et laisser l’utopie de côté.”
Pour conclure, Didier Lacroix précise que William Servat et Laurent Labit connaissent très bien la problématique des clubs du Top 14 puisqu’ils travaillaient encore récemment dans les staffs de Toulouse et du Racing 92. Extrait:
“William Servat et Laurent Labit, membres du staff du XV de France, étaient encore dans les clubs il y a quelques mois. Ils savent très bien les intérêts divergents qu’il y a. Les entraîneurs de club savent très bien les besoins d’un Fabien Galthié. Donc à partir de là, on peut simplement en parler et les présidents sont là pour finir d’arbitrer. Il faut qu’ils arrivent à discuter et les présidents, Bernard Laporte, Paul Goze, devront, à un moment, trancher. En présence de leurs entraîneurs, pour savoir vers quoi on tend. D’ici là, il y a de la place à la discussion.”