Ce-dernier a évoqué un homme fougueux et imprévisible.
Il indique que Christophe Dominici a quelque peu perdu pied à l’issue de la Coupe du monde en 2000 avec une période de dépression.
Vincent Moscato savait que Christophe Dominici n’allait pas très bien à certaines périodes, mais il précise ne pas avoir pu anticiper le pire et une telle fin tragique. Extrait:
“C’est difficile, brutal, violent, c’est quelqu’un qu’on aimait. Tu traverses ta carrière avec beaucoup de gens mais tu t’en souviens de peu parce que tu connais plusieurs clubs. La vie, c’est comme ça. Mais lui faisait l’unanimité de l’amitié. Il était tellement fougueux, imprévisible. Il pouvait faire basculer n’importe quelle rencontre. On ne l’aimait pas seulement sur le terrain, c’était un homme de vie exceptionnel.
Il faut être costaud pour affronter ça. Ce qui lui est arrivé, sa dépression post Coupe du monde était imprévisible. On était en 1999-2000, c’est un joueur qui sort de l’anonymat et l’un des premiers grands médiatisés. Ça lui a apporté beaucoup de choses et peut-être qu’il a perdu un peu pied à un moment. Mais c’était il y a 20 ans et il a construit sa vie d’homme. Je crois qu’on n’a pas mesuré dans quel tracas il était pour en arriver à cette violence ultime. C’est un regret et ça nous est déjà arrivé, hélas, par le passé avec d’autres joueurs. Mais c’est tellement imprévisible que personne n’y peut rien. C’est tellement triste.
On est dans un milieu de combat collectif et ce qui fait peur ressert. On a des attaches entre nous qui sont très fraternelles et que l’on ne connaît pas après dans la vie. Ce n’est pas du tout le showbiz le rugby. Tu panses tes plaies, tu es souvent blessé. On peut parler de l’après-carrière mais ça vaut aussi pour celui qui perd son travail. Dans le rugby, avec l’adrénaline, ça monte très haut et la descente est parfois un peu compliquée.
Dans la vie aussi, il y a des malheurs et là, c’est notre ami qui est parti et c’est d’une violence terrible parce que… Christophe avait probablement des fêlures mais rien ne laissait penser à l’imprévisible. Ou alors, on se refuse de le penser mais nous ne sommes pas psychologues ou psychiatres et on ne peut pas anticiper l’horreur. On est démuni par rapport à ça. Des fois, on s’est dit: ‘Christophe ne va pas très bien, on ne sait pas ce qui se passe’. Oui, on se l’est dit mais il était tellement entier avec une virulence et un enthousiasme incroyables. Il bouffait la vie. Il allait très fort sur le terrain mais aussi en dehors avec les autres. On l’aimait beaucoup Christophe.”