L’ailier Josaia Raisuqe, fou de joie de la victoire, soulève l’arbitre comme un trophée au coup de sifflet final. Une première dans l’histoire récente du rugby !
Cette scène a fait le tour des réseaux sociaux en France mais également à l’étranger.
Pour Xavier Péméja, cette scène n’est pas compréhensible. S’il comprend que cette séquence peut faire sourire, il précise ne pas du tout être content de l’attitude de son joueur. Extrait:
“Je sais très bien qu’étant donné la situation dans laquelle nous sommes, personne ne rigole dans la vie courante, dans le sport aussi d’ailleurs car il n’y a pas de spectateurs, c’est un peu mort. Alors c’est vrai que sur le moment, ce que fait Josaia Raisuqe ça fait sourire car le gosse n’a pas fait ça avec agressivité. C’était un moment de joie. Mais ce n’est pas admissible dans le sport professionnel. Et l’arbitre est un juge, c’est une institution, on ne peut pas y toucher. Donc je ne suis pas content, mais on ne va pas le tuer. Il va d’abord avoir la sanction de la Ligue avec la Commission de discipline. Mais c’est sûr que l’on ne peut pas laisser passer cela. Aujourd’hui ça fait plus rire qu’autre chose, mais il faut aussi reconnaître que l’arbitre a été très serein même s’il est sorti et qu’il n’était pas content et c’est normal. Il n’a jamais eu peur, il a tout maîtrisé, il a mis un carton rouge et c’est normal. Derrière, il n’a jamais été agressif avec mes joueurs, il a tenu un discours cohérent.”
Il revient sur le déroulé de ce craquage. Extrait:
“Il attendait la décision de l’arbitre car il y avait un arbitrage vidéo pour savoir s’il y avait un essai de Béziers ou non. Il attendait la décision de l’arbitre avec ses petits pas puis il a exprimé sa joie comme ça, mais ce n’est pas bon. Ce n’est pas comme cela que l’on doit exprimer sa joie. En tant que manager, je ne peux pas accepter qu’il y ait des rapports comme ça avec l’arbitre. On ne peut pas. L’arbitre, c’est le garant du règlement et on ne peut pas accepter que l’on touche à un juge.”
Xavier Péméja s’est entretenu avec son joueur à l’issue du match. Il compare Josaia Raisuqe à un gosse. Extrait:
“J’ai parlé avec le joueur après le match. Mais c’est un gosse. Il a 26 ans mais c’est un gosse dans la tête. Souvent à l’entraînement il s’amuse et là, il faut qu’il comprenne qu’on ne peut pas s’amuser comme cela avec un arbitre. Quand je lui ai parlé, il a baissé la tête comme un gosse. Quand vous engueulez un gosse, il baisse la tête. On aura une discussion avec lui bientôt et il faut qu’il se rende compte de la connerie qu’il a faite. Il n’y a pas d’agressivité donc je comprends que ça fasse rire, mais moi ça ne me fait pas rire.”
Pour conclure, le coach de Nevers explique savoir qu’il risque de passer pou un vieux con, mais il indique être dans son rôle d’entraîneur. Extrait:
“Maintenant, on va voir avec le président ce que l’on fait. On va déjà voir ce que va décider de faire la Commission de discipline. Mais il faut qu’il se rende compte de la bêtise qu’il fait car il met l’équipe en difficulté. Je ne sais pas combien de semaines de suspension il prendra par la Commission de discipline. On verra. Mais l’arbitre du match a été très bien, il est toujours resté serein. J’en connais qui seraient venus me voir furieux dans le vestiaire après le match. Il a joué son rôle, il n’a pas été dans l’agressivité. Il a fait son job. Maintenant, la Commission de discipline va faire le sien. Mais je pense que je ne vais pas sourire quand la Commission de discipline va prendre sa décision. Je vais passer pour le vieux con mais bon, c’est mon rôle aussi.”