Selon elle, c’est parce qu’elle a commencé à porter le voile qu’elle n’a plus été appelée en équipe de France.
Elle explique comment elle a été mise à l’écart. Extrait:
“Beaucoup de personnes se posaient la question de savoir pourquoi du jour au lendemain je n’étais plus sélectionnés en équipe de France. Pendant que je jouais, je ne voulais pas entrer dans les détails, je voulais terminer ma carrière tranquillement, s’ils ne m’appellent plus tant pis car je sais ce que je vaux sur le terrain et je continue à travailler comme il faut. Certaines personnes avaient compris, certains journalistes me poussaient à dire les choses mais je disais que je n’avais aucun problème avec la Fédération. Mais bon, je savais que c’était ça. Une fois que j’ai commencé à porter le foulard j’ai reçu des coups de fil de la Fédé. J’ai pensé que c’était un sujet qui fâche et soulevait des questions. On m’a posé des questions, les gens ont eu peur mais je les ai rassurés. Certains pensaient que je m’étais mariée et que c’était imposé par un homme alors que non. Personne ne m’a imposé ce choix, j’ai assez de caractère et je fais les choix de moi-même. Les gens ont eu du mal à comprendre cela. On m’a appelé pour me dire que cela ne dérangeait pas pour aller en sélection, que je porterai un bonnet. Un autre coup de fil m’a dit que le DTN avait été contacté pour savoir si j’étais sélectionnable et qu’il avait répondu oui tant que j’avais le niveau. Je recevais des coups de fil mais je n’étais pas appelé en stage. Dès le premier coup de téléphone je savais que c’était mort et que je ne serais plus appelée car cela devait leur poser problème. Ils ont continué à m’appeler pour me dire de me préparer pour le prochain stage mais dans ma tête je savais que je n’allais plus être sélectionnée. Je sais pourquoi j’ai fait ce choix personne et je n’ai aucun regret. Je dis que c’est dommage mais je ne regrette rien. J’étais un pilier pour l’équipe, j’apportais énormément à l’équipe et j’avais le niveau. Je méritais d’y être. Je pense que par ignorance, ils ne connaissent pas vraiment la religion et il y a des préjugés. Ils sont enfermés dans leur bulle et au lieu de communiquer… On ne m’a même pas proposé de retirer mon foulard lors des stages à Marcoussis. On m’a coupé.”
En revanche, elle indique qu’en club, son foulard ne lui a jamais posé aucun problème. Extrait:
“Je ne m’y attendais pas du tout car on est en France, dans un pays de droit et les libertés individuelles doivent être respectées. Je me suis dit que c’était l’équipe de France, qu’on était médiatisé et qu’il y avait peut-être un côté politique. Je les ai un peu compris mais je me suis dit que c’était de la discrimination et que c’était injuste. Après, je m’en fiche. On m’a enlevé une partie de mon rêve mais je vais bien et c’est le principal. Le reste, ce n’est pas grave. En club, ça n’a jamais posé de problème. Mon coach m’a demandé si j’allais continuer à jouer lorsqu’il m’a vu arriver en foulard, j’ai dit oui, il a dit qu’il s’en fichait. Cela n’a jamais posé problème, même en match car j’ai toujours joué avec un casque.”
Du côté de la FFR et notamment de la manager des Bleues Annick Hayraud, on assure que la décision d’écarter la deuxième-ligne a relevé uniquement du sportif. Extrait:
“Les convictions religieuses d’Assa ne sont jamais entrées en ligne de compte dans nos choix. Simplement, si Assa n’est pas revenue en sélection, c’est qu’elle n’avait pas retrouvé le niveau auquel on l’avait connu et que globalement, elle avait du mal à revenir, voilà tout. Sa religion n’entrait en aucun cas dans nos critères de sélections.”
Sur son compte Twitter, la joueuse a publié un message qui laisse entendre ne pas avoir été convaincu par les propos d’Annick Hayraud. Extrait:
“La vérité finit toujours par triompher.”