L’ancien joueur et entraîneur du Rugby Club Toulonnais a expliqué pourquoi rien en fonctionnait du côté du MHR. Extrait:
“Le cas de Montpellier est intéressant. C’est une équipe extrêmement étoffée en terme de joueurs, de bons joueurs, de grands joueurs. C’est une équipe qui a une belle expérience avec des talents à tous les postes. Mais depuis le début de la saison et même depuis deux ou trois saisons, elle aligne des performances très contradictoires. Elle est rarement épanouie dans le jeu et elle est rarement dans la construction mais souvent dans une énergie de jeu orienté vers le robuste, la survie et jamais dan la construction et orientée vers un traitement du jeu à haute priorité. L’équipe de Montpellier semble touchée par une maladie étrange qui est celle du doute, du manque de confiance et peut-être même du manque de confiance dans le cœur des hommes. Ils ont sans doute essayé de trouver un peu les origines de cette composante psychologique qui freine l’équipe. Le coach semblait ne pas amener la sérénité et la confiance dans le traitement du jeu. Xavier Garbajosa est parti au frigo, Philippe Saint-André est arrivé à la gestion et l’équipe continue de garder ces mêmes troubles qui amènent doutes et fébrilités dans le jeu. Il y a faiblesse, pauvreté et une malchance permanente.”
Selon lui, Montpellier axe tout son jeu autour de sa puissance, ce qui ne permet pas à l’équipe d’évoluer et de surprendre ses adversaires. Extrait:
“On est dans une dynamique de haute complexité morale et psychologique. Le talent y est mais il germe peu. Il semble que sur le comportement des hommes individuellement, ce soit peu préjudiciable. Ils ne sont pas fainéants, ils ne semblent pas tricheurs, et pourtant ça ne pétille en rien et en rien ça ne génère une volonté collective d’être dans le rythme, dans la tonicité et dans la transcendance de solidarité. Contre Lyon, on a vu deux ou trois petits enchaînements mais ça reste pauvre. Depuis cinq ou six ans ça joue autour de la puissance de ses avants, mais ça construit très peu de jeu dans les enchaînements, ça varie très peu le jeu, c’est presque exclusivement basé sur la puissance collective, la perforation collective. On n’a pas l’ensemble des ressources du jeu qui sont offertes aux hommes. On pense que ce sont les techniciens Sud-Africains qui ont apporté cette méthode, mais ça n’a pas bien marché. Avec Garbajosa, il y avait cette volonté d’ouvrir le jeu mais ça n’a pas bien marché non plus. L’hypothèse à mon sens ne peut-être que dans un nouveau traitement du jeu. Il faut que ce soit un nouveau traitement du jeu qui amène l’appétit collectif. A Montpellier, ce n’est plus le champ émotionnel qui peut révolter. Je crois que cette équipe de Montpellier, il faut qu’elle réapprenne à jouer correctement au rugby. A force de se dire que c’est une équipe de peureux, de délabrés ou d’egos surchauffés, je ne pense pas que ce soit la solution. Le talent des hommes est trop endormi.”
Pourtant, il indique que des techniciens de grande renommée se sont succédés à la tête de Montpellier, en vain. Il remet en cause les méthodes de faire de Mohed Altrad. Extrait:
“Mohed Altrad s’est souvent entouré de gens qui semblaient de hautes compétences. Les entraîneurs de Montpellier depuis 5 ou 6 ans ce sont des kings, des tops ! Mais tu vois une ligne directrice qui est “tu te la fermes, tu joues, tu gagnes tes thunes et à partir de là on verra bien, et si tu n’es pas bon tu partiras au frigo”. On sent bien que là, on n’est pas dans la dynamique la plus enthousiasmante sur le plan des relations humaines. L’équipe de Montpellier ne semble jamais être dans une aventure mais uniquement dans un travail permanent avec le pouvoir total du boss. Je ne veux pas être d’une sévérité excessive avec lui, mais on sait que son potentiel connaissance du jeu n’est pas sa référente numéro un ! Sur le domaine de l’échafaudage, il est au top de la planète. On sent aussi qu’il a un peu le goût de venir voir sur le terrain ce qu’il s’y passe. On sent bien que ça ne génère pas joie et enthousiasme ! Tu te la fermes, tu joues et bonsoir.”
Pour conclure, Daniel Herrero évoque les joueurs du MHR. Extrait:
“Les joueurs de Montpellier sont sans doute parmi les joueurs les mieux payés de France et on sait bien qu’il y a un niveau de recrutement très élevé. Mais est-ce que le mercenaire peut aimer le pays où il est ? Est-ce que celui qui gagne de l’argent peut-être autre chose qu’à la mission d’apporter son labeur et son application ? Est-ce qu’il peut-être dans une aventure humaine qui soit pétillante ? Le sportif est un joueur. Est-ce qu’il est un travailleur ? Je dirais que ça fonctionne comme cela à Montpellier depuis assez longtemps ! Il est peu joueur, il est peu ludique et peu enthousiaste.”