Ce-dernier a notamment été questionné sur le ras-le-bol du rugby qu’il a eu en 2019.
Le joueur Maritime indique qu’il ne faisait en aucun cas une dépression mais qu’il était seulement lassé du rugby et de son travail. Il n’avait plus de convictions, tout simplement. Extrait:
“Beaucoup de personnes pensaient que je faisais une dépression et ne comprenaient pas forcément ce qu’il y avait derrière. C’était juste une lassitude de mon travail. J’étais nul parce que je n’avais plus de convictions. Le rugby, ça reste un travail. J’ai réussi à passer cette phase-là. Elle est passée comme elle est venue, bizarrement.”
S’il concède que le rugby est d’abord une passion, il explique que ça devient rapidement un travail étant donné tous les sacrifices qu’il faut faire en parallèle de sa carrière. Extrait:
“Au début, c’est vraiment une passion. Après, ça devient un travail. Avec l’âge, on a des responsabilités, plein de choses derrière. Beaucoup de gens ne voient que l’aspect positif : le salaire, la notoriété… On vit de notre passion mais ils ne se rendent absolument pas compte de tout ce qu’il y a derrière. Notamment vis-à-vis de nos familles. Ma femme fait un boulot de dingue qui me permet d’être performant dans mon travail. Ça, personne ne le voit. C’est dommage. Je vois des trucs, je lis des trucs, j’entends des trucs… (il grimace) Ça ne me fait même pas de peine, les gens ne savent pas de quoi ils parlent. Il ne faut pas croire que tout est beau dans notre monde. Nos corps sont usés. Plein de choses qui me dérangent dans le rugby.”
Pour conclure, Kévin Gourdon indique que la vie de famille des joueurs est très impactée. Extrait:
“Quand tu es jeune, tu ne veux que jouer. Tu ne fais pas attention à ce qu’il y a autour. Tout se passe bien, t’es en pleine bourre, t’as pas mal partout quand tu te lèves le matin. Aujourd’hui, j’ai une femme et deux enfants de 4 ans et demi et presque un an. La vie de famille est impactée par mon travail. Je ne suis pas là le week-end, par exemple. Il n’y a pas vraiment de jour off, les vacances sont prédéfinies. C’est tout un système. Ça fait des années que je suis dedans donc je sais m’adapter, mais ce n’est pas facile tous les jours. Surtout pour ma femme. Elle est extraordinaire, je ne sais pas comment elle fait. Les rôles seraient inversés, je ne pense pas être capable de faire tout ce qu’elle fait.”