Dans un premier temps, ce-dernier indique que normalement, les cas contacts du groupe France devraient s’isoler pendant 17 jours pour être certains de ne pas être contagieux pour les autres joueurs. Extrait:
“Les règles viennent de changer étant donné la circulation des variants. La règle de l’isolement d’un patient identifié comme positif et asymptomatique est de 10 jours. C’est 10 jours à compter de lundi. De 7 on est passé à 10 jours. Mais ça a également changé pour les cas contacts. Cela devient d’ailleurs une vraie difficulté dans le groupe France : quand on est dans un même foyer et dans un groupe qui vit en permanence ensemble, la durée d’isolement pour l’ensemble des cas contacts, c’est 10 jours + 7 jours, soit 17 jours d’isolement après guérison du cas positif avéré. Tout cela est très complexe et nous sommes dans une situation difficile.”
Selon lui, le groupe France fait exactement ce qu’il ne faut pas faire : éclater d’un cluster. Extrait:
“On développe exactement ce qu’il ne faut pas faire : l’éclatement d’un cluster ailleurs. On les remet dans d’autres situations et c’est une aberration.”
Il l’affirme : le groupe France devrait normalement se séparer des joueurs contaminés mais également des cas contacts s’il souhaite repartir à zéro et écarter tout nouveau risque. Extrait:
“Dans le groupe France, il ne pourra y avoir ni les cas positifs ni les cas contacts. C’est cela qui devient compliqué. Le fait de mettre des cas contacts dans une situation de reprise d’activité, si on fait une mêlée, ça peut poser un problème majeur. C’est un phénomène de dissémination optimisé de l’infection virale.”
Il estime que le protocole utilisé par le groupe France n’est pas le bon. Il explique pourquoi. Extrait:
“A partir du moment où on fait un test dans un groupe de cas contaminés, on doit les reprélever 7 jours plus tard. Ce n’est que le contrôle 7 jours plus tard qui permet de lever tous les risques. Il y a donc des chances que d’autres joueurs soient positifs. C’est ce qui nous arrive en milieu hospitalier. Quand on a un cluster dans un milieu hospitalier, on isole tout le monde et il n’y a plus de risque de dissémination car on isole tout le monde. A ce moment-là, on maîtrise la situation puis on fait un contrôle 7 jours plus tard pour voir si de nouveaux cas apparaissent. Là, on est dans ce modèle-là.”
Par ailleurs, l’infectiologue affirme être très pessimiste pour la suite du Tournoi. Extrait:
“A mon avis, le match contre l’Ecosse est menacé car je ne vois pas où on peut aller chercher les joueurs. Il faudrait 31 joueurs totalement vierges et sans aucun lien avec les joueurs contaminés, ni avec les cas contacts du groupe France. On appelle cas contact quelqu’un qui a été de manière régulière, à moins d’un mètre et sans protection et sans masque avec quelqu’un d’identifié. Cela résume la situation. Quand on a quelqu’un de positif à un jour donné, les personnes qui ont été avec vous jusqu’au jour où vous avez été détecté positif sont tous cas contacts. Le problème, ce sont les gens avec qui vous continuez à être en contact au quotidien. Si vous avez croisé quelqu’un au bureau vendredi et vous êtes positif le dimanche, la personne que vous avez croisé au bureau vous ne la croiserez plus car vous vous êtes isolés. Mais cette personne est cas contact. La personne qui vit sous votre toit le lundi et mardi suivants restent cas contact. On prendra comme date le jour de votre guérison, c’est-à-dire 10 jours, plus 7 jours de contrôle, soit 17 jours au total.”
Pour conclure, Bernard Castan explique que la situation au sein du groupe France pourrait prochainement s’aggraver. Extrait:
“Quand on vous détecte positif car vous avez des symptômes, on a la date de début des symptômes. Vous êtes contaminant trois jours avant le début des symptômes. Quand vous êtes asymptomatique, on ne sait absolument pas quand a commencé votre histoire et vous ne pouvez rien dater. On sait seulement le jour où vous avez été testé positif. Donc il faut être très prudent car la situation peut s’aggraver dans ce groupe France.”