Le technicien Auvergnat reprochait à son joueur sa mauvaise tenue en mêlée. Surtout, celui-ci avait été prévenu à plusieurs reprises déjà et risquait le carton jaune.
Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, Rabah Slimani avoue avoir été touché dans son orgueil par cette sortie très prématurée. Extrait:
“Tu es touché dans ton orgueil, forcément. Sortir à la 20e , pour n’importe quel joueur, c’est blessant. Mais cela a finalement été un mal pour un bien, parce que cela m’a permis de me remettre en question et d’échanger sur ce qui n’allait pas. Il fallait juste que la tension redescende.”
Il précise d’ailleurs avoir beaucoup parlé avec son staff pour tenter de comprendre ce qui ne fonctionnait pas. Extrait:
“On en a beaucoup discuté après, avec Didier Bès mais aussi avec Franck Azéma, parce que je ne savais pas bien ce que l’on me reprochait. Un coup, on me parlait de mon coude, un coup on me parlait de ma liaison… Contre Bordeaux, j’avais été sanctionné dès la première mêlée. Ce n’était pas clair et j’avais le sentiment que l’on me reprochait quelque chose qui me dépassait.”
D’ailleurs, il n’a pas compris pourquoi il a été si vite sanctionné, dès la première mêlée du match. Extrait:
“En Top 14, une première mêlée qui tombe, je ne vais pas dire que c’est normal… Mais c’est comme ça. Sur une première mêlée, on se jauge, on voit comment ça va se passer, et souvent, ça tombe. Les arbitres le savent très bien. Sauf que là, dès la première mêlée, la pénalité a été sifflée contre moi. À la deuxième, rebelote… C’est aussi pour ça que je dis que m’avoir sorti du terrain a été un mal pour un bien, cela m’a probablement évité de prendre mon troisième carton jaune de la saison et d‘être suspendu.”
Rabah Slimani affirme qu’il aurait bien aimé parler à l’arbitre du match pour essayer de comprendre vraiment ce qui lui était reproché. Extrait:
“Pour être honnête, parfois, j’aimerais bien en parler directement avec les arbitres, après les matchs. Je ne dis pas ça seulement pour moi, mais pour tous les piliers qui ont un jour connu ces difficultés ! C’est dommage de ne pas avoir un échange direct. J’aimerais, moi, que l’arbitre qui m’a sanctionné vienne m’expliquer : « voilà, M. Slimani, je vous ai sanctionné sur telle et telle mêlée parce que j’ai observé telle et telle chose, que j’ai perçue comme ça. » Je ne dis pas que je serais d’accord, mais j’aurais eu moins une explication, et ça me permettrait de me dire : « merde, si je renvoie cette image, il faut que je travaille comme ça. »”
Mais le joueur Auvergnat ne l’a finalement pas fait, par peur de la réaction de l’arbitre. Extrait:
“Parce que je ne savais pas du tout comment cela serait perçu ! J’avais peur que les arbitres ou mes éventuels adversaires se disent : « non mais il se prend pour qui, Slimani, à appeler les arbitres ? » Du coup, je me suis abstenu et pourtant, je pense sincèrement que nous avons autant à apprendre des arbitres qu’eux peuvent avoir à apprendre de nous.”