L’international Français s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer sa décision de quitter prématurément le MHR. Extrait:
“À Montpellier, j’ai peu de temps de jeu depuis ma reprise après ma rupture des ligaments, c’est difficile sportivement. Du coup, j’ai trouvé que cela pouvait être cohérent d’anticiper mon départ. J’ai encore soif de terrain. Dans tous les cas, je ne me serai pas posé la question si c’était un autre club.”
Il concède que son projet était de terminer sa carrière à Montpellier. Mais l’opportunité de rejoindre l’UBB s’est alors présentée. Extrait:
“Quand il y a quatre ans, je suis revenu dans mon club formateur, je pensais y finir ma carrière rugbystique. Et puis, les choses ont fait que l’histoire arrivait à sa fin… J’ai essayé de donner le maximum à l’équipe sur et en dehors du terrain, notamment lors de la période difficile que nous avons traversée. Le staff a choisi de lancer un nouveau cycle et mon temps de jeu n’était pas très conséquent. Or, ce qui me fait avancer, encore aujourd’hui à 35 ans, c’est de jouer et d’être sur le terrain… Je pensais encore me battre avec le MHR, quand s’est présentée cette opportunité de signer à Bordeaux. J’aurais aimé dire au revoir aux supporters montpelliérains, mais de toute manière, avec la crise «Covid» les stades sont vides… C’est particulier… J’ai eu un pincement au cœur au moment de prendre la route vers Bordeaux. Mais j’ai aussi beaucoup d’enthousiasme pour la fin de saison.”
Questionné sur son faible temps de jeu à Montpellier, Louis Picamoles indique n’avoir aucune rancœur. Il affirme que le staff lui a toujours indiqué que son retour allait prendre du temps. Mais selon lui, son avenir était bouché à Montpellier, raison pour laquelle il a décidé de prendre une nouvelle direction. Extrait:
“La forme revenait, même si cela a été long. Mais on m’avait prévenu que pour revenir pleinement d’une rupture des ligaments croisés, il faut bien un an… On est toujours à se dire que cela sera plus rapide mais, au final, cela a été long. Les premiers entraînements et matchs donnent une certaine frustration : on n’a pas le rendement espéré. Clairement, je n’arrivais pas à retrouver les sensations que je voulais et il y avait pas mal d’interrogations personnelles. Ces dernières semaines, je me sentais bien mieux. Mais les choix des coachs font partie des aléas d’une carrière. À mon poste, Caleb Timu effectue de très bonnes performances avec le MHR et Jacques Du Plessis est devenu titulaire… Il n’y a pas de rancœur dans mes propos, juste un constat. Et parce que la fin approche, j’ai besoin d’être sur le terrain. À Montpellier, mon avenir était bouché alors qu’à Bordeaux j’ai la possibilité d’avoir plus de temps de jeu. Comme c’est bientôt fini, chaque match et chaque minute comptent ; j’ai envie de les croquer à pleines dents. C’est quand tu es sur la touche que tu prends conscience de la chance que tu as d’être rugbyman professionnel.”
Il comprend d’ailleurs que le club de Montpellier souhaitait prendre son temps pour le prolonger. Pour sa part, il a préféré rapidement sécuriser son avenir. Extrait:
“Je ne le cache pas, mon désir était de prolonger au MHR. Mais les discussions avec le club n’avaient toujours pas démarré. J’avais besoin d’anticiper les choses, notamment sur le plan personnel. Je comprends la position du MHR qui souhaitait attendre. Après, ma rencontre avec Christophe Urios a été déterminante, après un bon échange au téléphone. Il a su trouver les mots pour me convaincre de tenter un ultime défi sportif. J’ai senti aussi la volonté de Laurent Marti de me recruter. J’étais vraiment son choix.”
Désormais, Louis Picamoles souhaite montrer qu’il n’est pas terminé pour le rugby. Extrait:
“Je comprends que le MHR ait eu des doutes sur mon retour. Personnellement, j’ai envie de me montrer que j’en ai encore sous la pédale. Je le ressens au fond de moi et je veux relever le défi. Après, d’un point de vue financier, je n’ai pas le sentiment d’avoir consenti des efforts… Ceux qui me connaissent le savent : malgré ce qui a pu se dire, le financier n’a jamais dicté mes choix. J’ai fait des erreurs mais je les assume. À chaque fois, dans tous mes choix, il y avait une part sentimentale dans mes transferts. Pour Bordeaux, c’est vraiment ma rencontre avec Christophe Urios et le challenge proposé qui ont été déterminants. L’UBB est un club qui grandit et qui se veut ambitieux. Je veux encore gagner des matchs…”