Interrogé à l’issue de l’élection par le journal Le Figaro, l’ancien président du Stade-Toulousain a indiqué qu’il souhaitait s’appuyer sur Paul Goze pour débuter son travail à la tête de la Ligue. Extrait:
“Paul Goze sera à mes côtés au Comité directeur. Je compte sur lui pour partager avec moi son expérience et sa sagacité. Je vais essayer d’imprimer ma personnalité mais je n’imposerai rien. Je souhaite fédérer et travailler de manière participative. Que chacun se sente un peu décideur de son sort. On ne peut jamais faire l’unanimité mais les décisions prises devront être entendues et comprises par l’ensemble.”
D’ailleurs, il indique que si Paul Goze avait pu effectuer un troisième mandat, il ne se serait pas présenté. Extrait:
“Si Paul Goze avait pu statutairement se représenter, je ne me serais pas présenté. Après, j’ai pensé que, par ma personnalité et mon expérience, je pouvais apporter quelque chose… Il y a très peu de temps, je n’imaginais absolument pas me présenter. Je suis le dernier candidat à m’être déclaré. Spontanément. Je n’ai été missionné par personne.”
Lorsque le journaliste lui demande s’il compte mettre en place un système de transferts au sein du rugby Français comme cela existe dans le monde du football, il répond par la négative. Extrait:
“La différence entre le football et le rugby, en dehors du nombre de matches disputés, les indemnités de transfert et la dépendance aux droits télévisés. Personnellement, je suis contre les transferts. Je considère, de manière passéiste, que les hommes ne sont pas des marchandises. Après, il y a un contrat. Si le joueur veut partir, c’est difficile de le contraindre. C’est normal d’être dédommagé. Mais ce n’est pas une indemnité de transfert.”
Une chose est sûre : il défendra bec et ongles les clubs et le Top 14. Pour autant, il indique que l’heure est venue d’entamer un dialogue constructif avec la Fédération et arrêter les guéguerres. Extrait:
“Je défendrai bec et ongles le rugby des clubs et ses compétitions. Celui qui en douterait serait de mauvaise foi. Par contre, je pense qu’il faut entamer un dialogue plus positif et plus constructif des deux côtés, en se focalisant moins sur points d’achoppement de désaccords, qui sont nécessaires. Je voudrais que les membres de la Ligue et ceux de la Fédération comprennent qu’ils ont des points d’intérêt commun importants. Et plus importants que les divergences ponctuelles. A condition que chacun joue le jeu de manière directe, loyale et franche. On pourra ainsi travailler positivement avec, en toile de fond, la Coupe du monde 2023 en France.”
Concernant un éventuel passage à un Top 12 ? Il a totalement changé d’avis et indique que le Top 14 est la formule adéquate pour l’élite Française. Extrait:
“Ma position a évolué. J’ai été président d’un club qui jouait le haut du tableau qui était très perturbé par la mise à disposition des internationaux, du calendrier et des doublons. J’ai pris du recul depuis trois ans. Je vois beaucoup de matches de Top 14 et de Pro D2 et je m’en rends compte que le rugby est beaucoup plus large que les problèmes que peut rencontrer un club. Il est évident que le Top 12 réduirait les problèmes de dates de certains clubs fournisseurs du XV de France. Je sais que mon successeur Didier Lacroix y serait favorable. Mais les intérêts communs doivent l’emporter sur les intérêts particuliers. La formule actuelle a finalement plus d’avantages que d’inconvénients. Je le pense sincèrement. Un équilibre s’est trouvé avec le temps. Cette formule a des défauts mais pas que. Nos compétitions sont attractives et permettent de faire éclore de plus en plus de jeunes joueurs, qui bénéficient ainsi de plus de temps de jeu, au profit des clubs mais aussi de l’équipe de France.”
L’ancien président du Rugby Club Toulonnais, Mourad Boudjellal conseillait au futur président de la LNR de trouver un nouveau modèle économique au rugby Français en s’inspirant par exemple du football. Jean-René Bouscatel a rapidement balayé cette idée. Extrait:
“On n’est pas des chinois pour copier systématiquement ce qui se fait ailleurs, dans d’autres sports. La copie est toujours moins bien que l’original ; je tiens à la particularité du rugby.”
Pour conclure, Jean-René Bouscatel l’affirme : il ne souhaite pas de ligue fermée et annonce que les montées et les descentes seront maintenues. Extrait:
“Je veux des montées et des descentes. Je ne suis pas partisan d’une ligue fermée. Surtout, je veux éviter que ceci soit remis en question tous les ans.”