Trois dernières années au cours desquelles l’ailier de La Rochelle a subi plusieurs opérations lourdes suite à une blessure au genou droit avec greffe d’os, plaques, vis dans le cartilage, et morphologie de jambe modifiée.
Malgré tous les efforts des médecins, Gabriel Lacroix continue de ressentir de vives douleurs qui l’empêchent de pouvoir reprendre sa carrière sportive.
Lors d’un entretien accordé à Provale, l’ancien joueur de La Rochelle revient sur sa terrible blessure qui l’a contraint à arrêter le rugby. Extrait:
“J’ai débuté à Albi où j’ai fait 4 ans. J’arrive ensuite à La Rochelle, un club qui était en train de monter. Tout se passe bien car on me fait confiance. Xavier Garbajosa me fait jouer. De là découle la sélection en équipe de France… et la blessure arrive à ce moment-là. Sur un petit saut de rien du tout, une réception, je ressens une douleur au genou. Je sors du terrain et on pense que ce sont les croisés. Je me dis que les croisés c’est six mois d’arrêt et puis c’est fini. Je passe les premiers examens puis quand je vois la tête des mecs qui me font passer les examens, je commence à stresser.”
Pendant trois ans, le Rochelais travaille énormément pour tenter de revenir. En vain. Extrait:
“Je me fais opérer. Première opération, rééducation, je m’entraine un jour puis je ne peux plus m’entrainer trois jours. Je me ré-entraine puis je peux plus m’entrainer deux jours… Ca a été ça pendant trois ans. Et l’arrivée de mon fils a été quelque chose de très très important pour moi mentalement. Il est arrivé en plein dans ma blessure et ça m’a fait relativiser.”
Désormais, Gabriel Lacroix se cherche une nouvelle voie. Il regrette terriblement d’avoir arrêté les études lors de sa carrière de rugbyman. Il se retrouve sans rien, sans même le bac. Extrait:
“Maintenant j’ai une famille, je ne suis plus seul. J’aurais été seul, je me serais moins pris la tête. Mais là, faut que je me bouge. Le côté étude et formation, je l’ai laissé de côté. Je le regrette aujourd’hui. J’étais un branleur. Je pensais juste à jouer et je me disais que je m’en sortirais toujours, je finirais en Fédérale et j’aurais un petit boulot à côté. Mais c’est une grave erreur et aujourd’hui je regrette.”
Il estime avoir perdu énormément de temps. Il s’en rend compte aujourd’hui. Extrait:
“Tout ce que j’aurais pu faire avant, ça aurait été des chose que je n’avais pas à faire maintenant. C’est un gain de temps énorme. Je n’ai pas de base. Je dois passer mon bac et ça va me faire perdre un an. Après, si je veux me lancer dans des études, c’est au moins deux ou trois ans. Donc ça me fait perdre quatre ans. Quand on est dans un centre de formation ou dans un club, on est accompagné, on a des facilités, on nous monte les dossiers. Aujourd’hui, je suis toujours accompagné par Provale et il faut que j’en profite. Aujourd’hui, je regrette tout ce temps perdu. C’est énorme. Si je pouvais revenir en arrière, je ne ferais pas le con et je me mettrais dans les études sérieusement.”
Pour conclure, Gabriel Lacroix rappelle que le monde du sport professionnel est un monde compliqué. Extrait:
“Le monde du sport pro c’est un monde compliqué quand on est jeune joueur et que l’on veut absolument devenir professionnel. Tout le monde n’y arrive pas. Et même si on y arrive, il y a cet arrêt brutal. Si ça peut faire prendre conscience à un jeune sur dix, tant mieux, ce sera déjà ça de gagné. Aujourd’hui, je suis pressé de voir autre chose et je pense que ce sera une belle expérience.”