C’est d’ailleurs via ce reportage que le père du joueur de 30 ans a découvert que son fils était gay.
En effet, si quasiment toute sa famille était au courant de son homosexualité, ce n’était pas le cas de son père. Il n’avait pas encore eu le courage de l’avouer à son papa.
Au moment d’évoquer son père, Jérémy Clamy-Edroux n’a pas pu s’empêcher de pleurer. Extrait:
“Le gros, gros problème ou point noir, le gros blocage, c’est avec mon père. Je n’ai pas encore eu le courage de le lui dire entre quatre yeux. Là, c’est la télé qui lui dira. Papa vient d’un milieu rural en Martinique, un milieu macho, dix frères, une sœur, catholique et antillais : tout ça mélangé, ce n’est pas facile. Et papa est très distant, froid… Quand j’étais amoureux, plus jeune, je l’avais dit à mes deux frères et trois soeurs. Ma mère, elle, l’a su l’an dernier pour un anniversaire surprise. Elle m’a dit qu’elle le savait…“
Il a alors demandé à son père de regarder le reportage qui allait être diffusé sur Canal +. Extrait:
“Tous les ans pour la Fête des pères, j’offre une bouteille de whisky japonais au mien. Il aime bien. Dimanche, je lui ai servi un verre et je m’en suis servi un. Je lui ai dit : “Je te demande de regarder ce reportage jusqu’à la fin et de ne pas parler. On parlera après ou plus tard.””
Finalement, tout s’est très bien passé comme il l’explique via L’équipe. Extrait:
“Mon père m’a dit que c’était bien d’avoir fait ce reportage, qu’il est fier de moi, que je reste son fils. Qu’il m’aime, même s’il ne me l’avait jamais dit comme ça. Il m’a dit aussi de continuer à tout défoncer dans le rugby. Il m’a dit “t’emmerdes les gens” et “pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?”. Je lui ai répondu que je n’avais pas forcément le courage. Il m’a dit “pani problem””
Le pilier de Rouen indique que c’est vers l’âge de 14 ans qu’il a compris être davantage attiré par les hommes que par les femmes. Extrait:
“Vers 14 ans, au collège, je me suis aperçu que je regardais plus les garçons que les filles. Avec les filles, j’étais le confident, le meilleur pote mais il ne se passait jamais rien. J’avais plus de papillons dans le ventre avec les garçons. J’ai toujours été grand, costaud. J’étais Jérémy, le mec sympa, le copain, OK mais moi je t’aime plus, plus.”
Pour conclure, Jérémy Clamy-Edroux a affirmé avoir reçu de nombreux messages de soutien de la part du rugby professionnel. Extrait:
“Des copains, des gens que je ne connais pas, des pros du Top 14. Et même des internationaux comme Mathieu Bastareaud (“Bravo pour ton courage. Respect”, lui a écrit “Basta”) : “Je suis dans un état d’euphorie, comme un oiseau qui a du mal à décoller, parce que j’ai du mal à réaliser. Au final, ce n’est rien de le dire. C’est juste une vérité, ça ne devrait pas être aussi dur de dire ce qu’on est, ce qu’on aime. Qu’on nous laisse vivre tranquillement ! Vous, les hétéros, on ne vous fait pas chier !”
Présent au Stade de France pour la finale du Top 14 entre Toulouse et La Rochelle, le pilier de Rouen a rencontré le président de la République Emmanuel Macron à la mi-temps du match, lequel lui a indiqué qu’il était un exemple pour beaucoup et qu’aucune discrimination n’a sa place dans le monde du sport.
Après la rencontre et le sacre des Toulousains, Emmanuel Macron a posté un message sur les réseaux sociaux: “Jérémy est un exemple pour beaucoup. Ses mots courageux aident le monde du sport et notre société à faire face à l’homophobie et aux discriminations. Soyez fiers.”
« Ils ont cru que je leur faisais une blague ! » @JeremyClamy, pilier à @RouenNdieRugby en Pro D2, raconte avec humour comment ses coéquipiers ont appris et accepté son homosexualité.
Six champions brisent le tabou dans le documentaire #FautQuonParle
Disponible sur CANAL+ pic.twitter.com/mnJAqPS5Ma— CANAL+ (@canalplus) June 21, 2021