Ce-dernier l’affirme clairement : il prend davantage de plaisir en regardant les matches du rugby actuel qu’il y a 20 ou 30 ans. Extrait:
“Je dois dire que je prends plus de plaisir aujourd’hui… (Il coupe) Plutôt, je suis plus admiratif du rugby actuel que celui d’il y a vingt ou trente ans.”
Il précise qu’en France, les stars sont souvent les avants à l’image de Sébastien Chabal, et rarement les arrières comme Frédéric Michalak ou Serge Blanco par exemple. Extrait:
“Le rugby français a d’abord été marqué, ou attiré, par le jeu d’avants. On parle du French Flair… Ouais, on l’a mis en exergue mais il correspondait à quelques joueurs fantastiques à travers les générations, qui sortaient du cadre initial. Mais la plus grande star du rugby français s’appelle Sébastien Chabal. Elle ne s’appelle pas Frédéric Michalak, Serge Blanco ou Didier Codorniou.”
Aussi, il affirme que s’il n’y a pas des coups de casque lors d’une rencontre, le supporter Français a tendance à râler. Extrait:
“On a pointé notre manque de panache durant les dix années qui ont précédé l’ère Galthié. Mais je sais aussi qu’en France, nous sommes frustrés quand il n’y a pas quelques coups de casque. C’est notre ADN. On se souvient plus des avants que des trois-quarts, des Rives, Palmié, Paparemborde ou Imbernon.”
Aussi, il peste contre les joueurs qui se plaisent à compter leur nombre de sélections. Il préfèrerait qu’ils comptent le nombre de ballons touchés au cours de leurs carrières. Extrait:
“Je vois parfois qu’on est content d’additionner le nombre de matchs joués mais j’aimerais qu’on additionne le nombre de ballons touchés dans une carrière. En faisant le calcul, certains se diront : « C’est super, on a participé, c’est Coubertin. » Mais souvent de loin, en tant que spectateur. Il ne manquait que la chaise longue et le cocktail. (rires) Heureusement, on tend aujourd’hui davantage vers le mouvement, le déplacement, la possession… Même si on parle beaucoup de dépossession.”
Pour conclure, Alain Penaud affirme qu’il aurait aimé joué le rugby de notre époque, où les réseaux sociaux prennent une grande place. Extrait:
“Je rechausserais les crampons sans problème. Les réseaux offrent une exposition aux joueurs qui est plus difficile à gérer, mais l’essentiel reste le rugby. Le reste, c’est une occupation annexe, qui peut même être gérée par un tiers. On a vécu une période de transition, parce qu’on ne le maîtrisait pas bien, en troisième mi-temps notamment. Mais les joueurs et les structures peuvent désormais s’en protéger. Cela ne peut pas être considéré comme une contrainte. Moi, je veux voir le positif.”