Celui qui a fait le bonheur du Biarritz Olympique jusqu’en 1993 avoue suivre très peu le championnat.
Il se pose des questions sur les valeurs réelles des joueurs actuels. Extrait:
“Ça m’intéresse très, très peu. Bien entendu, je reste attentif, mais au niveau du fonctionnement ce n’est pas ma génération. Aujourd’hui, j’espère me tromper, mais est-ce que les mecs vont connaître ce qu’on a connu ? Cette amitié ? Mes meilleurs amis sont les gars contre qui j’ai fait les plus gros combats. Jean-Pierre Garuet, Manu Diaz, Armand Vaquerin, ce sont des mecs avec qui on a fait une guerre propre, avec la fierté de notre maillot. Chacun avait le sien, dans le respect et on buvait quelques bières à la fin en discutant de tout sauf de rugby.”
Il peste d’ailleurs contre l’argent qui gangrène désormais le rugby. Extrait:
“Aujourd’hui, l’argent fait la différence. On achète comme au marché, des animaux. La formation va-t-elle toujours durer ? Je n’en sais rien. Il y a des clubs qui ont même monté des centres de formation à l’étranger. C’est devenu autre chose. C’est pour ça que je ne suis plus trop. Je vais voir mon club et j’irai voir les derbys l’année prochaine, en Fédérale. J’aime beaucoup ce niveau, car les gars se vident pour leur maillot. Pour la douche, à la fin, ils ne sont pas pressés. Ils passent directement à la buvette, c’est convivial et sympa. C’est le rugby que j’ai connu. J’ai peut-être joué très longtemps parce qu’il y avait cette ambiance-là.”
Selon lui, les valeurs humaines sont beaucoup plus importantes que l’argent. Extrait:
“Vous savez ce qui dérange ? L’argent. Moi, je m’en fous, je n’ai besoin de rien à part de mes chers clients. Des fois, j’entends parler des gens qui touchent 40 000 ou 50 000 euros. Tant mieux. Mais entre celui qui gagne 5 000 € et celui qui gagne 60 000 €, ça ne dérange pas au milieu ? Ici, mes salariés ont à peu près tous le même salaire. La différence, c’est le travail qu’ils font, le petit pourboire. Un pourboire, c’est la reconnaissance du travail bien fait. Moi, les valeurs humaines m’intéressent davantage et valent plus que n’importe quel billet.”
Pour conclure, Pascal Ondarts indique qu’à son époque, les joueurs ne passaient pas leurs journées en salle de musculation comme c’est le cas aujourd’hui. Extrait:
“Je ne suis pas très grand, je fais 1,78m. Par contre, il n’y a pas grand-monde qui me faisait peur. Je m’inquiétais davantage pour moi quand j’avais, en face, un plus petit. Je savais que s’il était là, ça voulait dire quelque chose. Aujourd’hui, on fabrique les joueurs à la musculation. Je n’ai jamais été dans une salle de musculation.”